Dans un salon situé à environ 200 kilomètres de la ville dévastée de Lac-Mégantic, deux résidants de Québec travaillent d'arrache-pied pour aider les membres de la communauté durement éprouvée à retrouver leurs proches.

Les premières informations concernant le déraillement de train mortel survenu dans le centre-ville faisaient état de peu de blessés, et de plusieurs personnes portées disparues, voire possiblement décédées.

Après avoir pris connaissance de la tragédie, Vicky Villeneuve et un ami, Maxime Gagnon Desbiens, ont oeuvré rapidement pour mettre sur pied une page Facebook intitulée Lac-Mégantic: Support aux gens, ainsi qu'un site web au nom similaire.

Lors d'une entrevue accordée à La Presse Canadienne, Mme Villeneuve a dit avoir voulu créer une page où les gens pourraient «vérifier rapidement si les personnes recherchées avaient été retrouvées».

Bien qu'elle n'y connaisse personne et ne se soit jamais rendue à Lac-Mégantic, la mère de famille a dit vouloir aider le plus possible. Le site web créé par les deux amis sert de plateforme pour une liste de personnes retrouvées et disparues entièrement gérée par les internautes.

Les citoyens de la ville peuvent ainsi y écrire et identifier les gens toujours portés disparus, en plus d'offrir des informations sur ceux qui ont été retrouvés.

«Certaines personnes ont retrouvé des proches grâce à notre liste; les gens sont contents car ils peuvent obtenir un véritable »ancrage«, puisqu'il n'existe pas de liste officielle, que ce soit du côté de la Sûreté du Québec ou de la Croix-Rouge», a déclaré Mme Villeneuve.

En milieu d'après-midi, dimanche, le site web dressait la liste de 306 personnes retrouvées, et de 183 autres toujours manquantes.

«Ça donne espoir aux gens... ils ont confiance», a ajouté Mme Villeneuve, avant de préciser que les informations étaient directement fournies par les proches et les familles de Lac-Mégantic.

La Sûreté du Québec a annoncé, toujours dimanche, que cinq personnes avaient officiellement été déclarées mortes, et qu'une quarantaine d'autres étaient toujours portées disparues.

Mme Villeneuve assure que son ami et elle-même font de leur mieux pour vérifier les informations au fur et à mesure de leur diffusion afin de s'assurer de la plus grande fiabilité possible.

En fin d'après-midi, dimanche, près de 19 000 personnes avaient «aimé» la page Facebook, soit près du double de mentions «J'aime» de la Page d'information: sinistrés de Lac-Mégantic de la Sûreté du Québec (SQ).

La gestion de la présence de la SQ sur les médias sociaux par rapport à la catastrophe incombe à Gregory Gomez Del Prado, qui dit tenter de rediriger vers le fil Twitter et la page Facebook de la police les gens cherchant de l'information, plutôt que de les faire écumer plusieurs sources en ligne.

Toujours selon M. Del Prado, les médias sociaux ont permis à la police d'obtenir d'excellentes informations, mais que celles-ci devaient faire l'objet d'une enquête.

«Nous avons eu beaucoup d'activités et de coopération», a-t-il dit.

«Le but est de nous aider à rejoindre les familles qui sont stressées et attendent des réponses, et il s'agit d'une méthode dont nous disposons pour leur en fournir.»

Mme Villeneuve dit avoir contacté la police via Facebook concernant une possible collaboration, sans toutefois recevoir de réponse.