Alléchés par l'incomparable outil marketing de Facebook, les développeurs internet français se pressent de plus en plus au portillon de l'écosystème de la plateforme au milliard d'utilisateurs, véritable sésame pour obtenir une visibilité mondiale.

Aujourd'hui, quelque 9 millions d'applications mobile/internet ou de sites tiers sont connectés à Facebook.

Mais seulement 7000 bénéficient du protocole Open Graph, qui en quelque sorte valide l'application ou le site, et qui permet d'accéder aux fonctionnalités marketing de Facebook, véritable levier de visibilité et de ciblage d'audience.

«40% des demandes pour l'Open Graph proviennent d'Europe, et depuis trois mois, Paris est devenue la deuxième ville du monde, après San Francisco, à nous soumettre des applications», expliquait la semaine dernière à l'AFP Justin Osofsky, directeur international de la plateforme et des partenariats de Facebook, lors de la conférence LeWeb.

Entre début août et fin novembre, ce sont ainsi 1125 demandes de validation en provenance de San Francisco qui ont été déposées, contre 894 depuis Paris et 807 depuis Londres, trio de tête qui devance des villes telles New York ou Tel Aviv.

«L'écosystème des développeurs français est en pleine croissance et compte de très bons développeurs, on peut parler de French touch», résume M. Osofsky.

Il souligne que depuis que le site Deezer - l'une des plus éclatantes réussites de la high tech française et un des premiers acteurs européens du «streaming» musical - «a été intégré à Facebook en début d'année, il a triplé le nombre de personnes utilisant ses applications. Chaque jour, 50 000 nouvelles personnes découvrent Deezer», ajoute Justin Osofsky.

Marketing viral

«Nous ne choisissons pas ce que les développeurs font, nous mettons simplement à leur disposition nos outils technologiques. Un des plus gros défis d'un développeur est tout d'abord que son appli ou son site soit découvert et visible», résume le responsable.

Autre exemple de succès français: Songpop, quizz musical qui a «explosé dans tous les pays où Facebook est très présent» comme les États-Unis, le Royaume-Uni et le Brésil, explique son fondateur Mathieu Nouzareth. «Open Graph nous a permis de décoller», résume-t-il.

Mathieu Nouzareth, dont le jeu compte aujourd'hui 15 millions d'utilisateurs mensuels, doit également beaucoup au fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg, qui en inscrivant en juin sur son mur tout le bien qu'il pensait de Songpop, a fait «monter le trafic en quelques secondes» raconte M. Nouzareth qui avoue avoir d'abord crû «à une attaque de hacker!».

«Songpop n'a pas de budget marketing et sa croissance s'est faite uniquement grâce à la viralité de Facebook: dès que quelqu'un joue, il invite ses amis», résume Julien Codorniou, en charge du développement des jeux en Europe pour Facebook.

«L'Open Graph favorise un partage viral et crée une pression sociale positive dans la poursuite de nos objectifs», renchérit Cédric Hutchings, cofondateur de Withings, dont le produit phare est un pèse-personne qui se connecte à internet et permet de gérer son poids via son téléphone intelligent, et aussi de partager ses efforts et ses objectifs à atteindre avec ses amis sur Facebook.

Facebook ne détaille pas les critères d'attribution de l'Open Graph, mais l'appli ou le site doit déjà avoir une certaine crédibilité ou taille, et représenter un potentiel intéressant d'exploitation.

Selon une étude du cabinet spécialisé Deloitte publiée en janvier, l'activité de Facebook a généré la création de 232 000 emplois indirects en Europe au cours de l'année 2011, dont près de 22 000 en France où la plateforme est à l'origine de près de 1,9 milliard d'euros d'activité économique.