On s'était habitués aux tweetfights, ces échanges virulents entre abonnés Twitter, mais une vraie guerre en direct sur un réseau social, c'est, tristement, une première.

Depuis quelques jours, les utilisateurs du site de microblogage sont les témoins médusés d'un échange de tweets entre le porte-parole officiel de l'Armée de défense d'Israël (le Tsahal) et des porte-parole du Hamas.

C'est en effet sur Twitter, mercredi, que l'armée d'Israël (par l'entremise du compte @IDFspokeperson) a annoncé officiellement le début de son offensive Pilier de défense: «Tsahal vient de lancer des opérations généralisées contre des sites et des agents terroristes à #Gaza, visant en premier lieu des cibles du #Hamas et du Jihad islamique.»

Plus tard mercredi, le même compte a lancé ce message: «Nous conseillons aux chefs du Hamas, simples soldats ou leaders d'expérience, de ne pas se montrer le visage au cours des prochains jours.»

En fin de journée hier, cette menace avait été relayée plus de 4200 fois. L'armée de défense d'Israël tient également un compte Twitter en français (@Tsahal_IDF) qui comptabilise environ 4900 abonnés (il y en a environ 109 000 pour le compte anglais).

La réponse des forces palestiniennes aux menaces d'Israël ne s'est pas fait attendre. Le même jour, le compte Twitter des brigades palestiniennes a riposté ainsi: «Nos mains bénies vont atteindre vos leaders et vos soldats peu importe où ils se trouvent (vous avez vous-mêmes ouvert les portes de l'Enfer).»

Les tweets suivants sont de la même eau. Les mots-clics #Gaza, #Israel et #pillarofdefense, entre autres, permettent de consulter les échanges des derniers jours.

Il fut un temps où on regardait les conflits armés sur les ondes de CNN (on n'a qu'à penser aux deux guerres d'Irak).

Twitter a été l'outil de communication privilégié durant le Printemps arabe. Cette fois, on parle toutefois d'une guerre en bonne et due forme.

Guerre de mots, d'images et d'influence dans les réseaux sociaux. Non seulement les deux opposants se menacent en 140 caractères, mais ils utilisent aussi Twitter pour faire circuler des informations, répondre aux attaques et diffuser des vidéos de YouTube, dont certaines donnent froid dans le dos.

Bien entendu, toutes ces informations peuvent difficilement être vérifiées en temps réel. Encore une fois, le journaliste et stratège en réseaux sociaux du réseau américain NPR, Andy Carvin (@acarvin sur Twitter), s'impose comme une référence.