Des internautes chinois ont pris prétexte mercredi de la réélection aux États-Unis de Barack Obama pour se moquer de la transition en Chine, où le dirigeant suprême est choisi par ses pairs, sans élection et dans la plus parfaite opacité.

La palme de l'ironie revient sans doute à un anonyme dont le commentaire a rencontré un beau succès sur Weibo, le Twitter chinois, à la veille de l'élection américaine: «Dur d'être américain. À un jour de l'élection, ils ne savent toujours pas qui va être leur prochain président. Nous, ça fait cinq ans qu'on le sait».

Par un hasard du calendrier, les deux premières puissances mondiales désignent leur numéro 1 presque au même moment. Barack Obama a remporté mardi la présidentielle américaine face à Mitt Romney, au terme d'un long suspense. Jeudi, le PC ouvre lui à Pékin son 18e congrès, qui doit renouveler les plus hauts dirigeants.

Le vice-président Xi Jinping, dauphin de longue date du président Hu Jintao, doit prendre la tête du PC et donc du pays.

«Quelle est la différence entre les élections aux Etats-Unis et celles en Chine? L'un jouit d'une véritable démocratie, l'autre trompe sa population. Longue vie au 18e congrès du PCC!», a raillé un internaute sous le nom de Rouqing Panguan.

«Pourquoi donc les Chinois ont-ils montré un tel intérêt à l'élection présidentielle américaine? Parce qu'ils ont abandonné l'idée de s'intéresser à la leur. Ils n'y sont pas autorisés!», a dénoncé un autre internaute, Gongmin Zhuanbo.

La coïncidence des calendriers a exposé le fossé radical entre le suspense de la joute démocratique américaine et l'opacité de la transition communiste en Chine, sous très haute sécurité.

«Ils (les Américains) n'ont pas envoyé un seul soldat, ils n'ont pas interdit les couteaux ou les photocopieuses, ils n'ont pas recruté plus d'un million de volontaires», a écrit dans un microblogue ErHeiXiFu, en référence à l'obsession sécuritaire des autorités chinoises.