Le blogueur et opposant tunisien, Sofiène Chourabi, a été condamné mardi à une amende de 104 dinars (52 euros environ) pour ivresse publique et atteinte à la pudeur, a annoncé à l'AFP l'intéressé, qui accuse les islamistes au pouvoir d'avoir orchestré cette affaire.

Sofiène Chourabi et son ami le journaliste Mehdi Jelassi devront s'acquitter chacun de 100 dinars (50 euros) d'amende pour atteinte à la pudeur et quatre dinars (deux euros) pour ivresse publique.

Les deux hommes avaient été arrêtés début août pour avoir consommé de l'alcool dans un lieu public, une plage près de Menzel Temime, à 100 km de Tunis, durant le ramadan, le mois de jeûne des musulmans. Ils risquaient six mois de prison.

«Je vais faire appel de cette décision du tribunal de Menzel Temime car elle confirme des accusations que je rejette et nie totalement», a déclaré le blogueur.

Sofiène Chourabi a par le passé accusé les islamistes d'Ennahda, qui dirigent le gouvernement tunisien, d'avoir fabriqué ces accusations. Il a aussi affirmé que ses aveux en août lui avaient été extorqués par les policiers.

Cette affaire intervient dans un contexte de tensions en Tunisie au sujet de la liberté d'expression. Plusieurs médias publics sont notamment en conflit ouvert avec le gouvernement qui est soupçonné de chercher à contrôler leur ligne éditoriale.

Par ailleurs, l'opposition tunisienne et une partie de la société civile accusent Ennahda d'organiser une islamisation rampante de la société.

Sofiène Chourabi avait été rendu célèbre par ses écrits contre le régime déchu du président Zine El Abidine Ben Ali.

Il travaille désormais pour le site d'informations Institute for War and Peace Reporting (IWPR).