Le pirate informatique Gary McKinnon, accusé d'intrusion dans des ordinateurs de l'armée américaine, ne sera pas extradé aux États-Unis, en raison de son état de santé, a annoncé mardi la ministre britannique de l'Intérieur Theresa May.

«M. McKinnon est accusé de délits graves mais il est indubitablement gravement malade», a déclaré la ministre devant le parlement, soulignant que son extradition contreviendrait aux droits de l'Homme et ferait courir le risque qu'il se suicide.

Gary McKinnon, 46 ans, qui souffre d'une forme d'autisme, a reconnu avoir piraté des dizaines d'ordinateurs de l'armée américaine et de la Nasa en 2002. Mais il a toujours soutenu qu'il ne faisait que rechercher des preuves de l'existence des extraterrestres.

Accusé d'être l'auteur du «plus important piratage de tous les temps dans le système informatique militaire» américain, il encourait jusqu'à 60 ans de prison aux États-Unis, selon ses défenseurs.

Son extradition avait été réclamée en juillet 2006 en vertu du traité signé en 2003 par les États-Unis et la Grande-Bretagne après les attentats du 11 septembre 2001, pour faciliter le transfert de suspects dans le cadre de la lutte antiterroriste.

Depuis, de nombreux recours avaient été introduits par les avocats de McKinnon, sur la base de rapports médicaux attestant qu'il souffrait «de troubles mentaux sévères» et présentait «un sérieux risque de suicide en cas d'extradition».