À quoi carbure le nuage informatique? En grande partie au charbon et au nucléaire, deux sources d'énergie sales particulièrement prisées des principaux fournisseurs de services infonuagiques sur le continent, incluant Apple, Amazon et Microsoft.

Les géants de la Silicon Valley n'en sont pas à leurs premiers accrocs à l'environnement, l'utilisation de matériaux nocifs ayant été régulièrement découverte dans la plupart de leurs produits, l'organisme Greenpeace étant généralement un des premiers à déplorer une telle pratique.

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Cette fois, alors qu'on assiste à une dématérialisation massive de l'informatique via les services web et l'informatique en nuage, l'organisme de défense de l'environnement se tourne vers les sources d'énergie qui alimentent ces technologies de nouvelle génération.

Le bilan : le nuage, il est brun.

«Certaines entreprises qui font des bénéfices records et sont à la pointe de la technologie comme Apple, Amazon ou Microsoft, construisent des centres de données alimentés au charbon. Elles pensent peut-être que leurs clients ne s'en soucient guère, ou que cela n'arrivera pas jusqu'à leurs oreilles. Ces entreprises ont tort», estime Éric Darier, directeur de Greenpeace Québec, qui se charge justement de leur transmettre l'information.

Greenpeace vient de publier un rapport, intitulé Votre cloud est-il net?, pour lequel 80 centres de données, appartenant à 14 des plus gros fournisseurs de services infonuagiques sur la planète, ont été étudiés.

Dans ce rapport, Greenpeace encense les efforts consentis par des sociétés comme Facebook, Google et Yahoo!, qui déploient certains efforts afin d'intégrer des sources d'énergie propres à leurs centres informatiques.

D'autres, comme Apple, Amazon et Microsoft, « adoptent une attitude rétrograde en choisissant d'alimenter leurs fermes de serveurs avec de l'électricité issue du charbon ou du nucléaire. »

Greenpeace leur demande donc de revoir leur pratique, estimant que si la technologie infonuagique était un pays, ce serait le cinquième plus gros consommateur d'énergie au monde.

Ce sera encore plus grave en 2020, puisque la taille de cette industrie relativement jeune est appelée à tripler d'ici là.

Plus de transparence sur leurs stratégies, s'éloigner des régions où l'énergie disponible est sale et faire pression sur les gouvernements sont trois demandes faites par Greenpeace aux géants informatiques.

«De nombreux géants du secteur ont réalisé de grands progrès en matière d'efficacité énergétique. Mais ce n'est pas suffisant : ils doivent également faire en sorte que l'énergie qu'ils consomment provient de sources propres», conclut Gary Cook, analyste politique pour Greenpeace.