Les pirates d'Anonymous sont toujours masqués... Rencontre avec le visage humain du groupe Gregg Housh.

Q: Quel est votre engagement dans Anonymous?

R: En 2008, j'ai pris part au lancement de la campagne contre l'Église de scientologie. C'est à ce moment que nous avons trouvé l'idée du masque de Guy Fawkes, du logo avec le point d'interrogation inspiré de celui des Nations unies, etc. Au départ, je voulais rester anonyme, mais l'Église de scientologie a embauché des enquêteurs privés, et mon nom a été publié. Aujourd'hui, je ne fais pas partie d'Anonymous, je me décris comme militant de l'internet et ancien hacker.

Q: Pourquoi Anonymous est-il devenu aussi connu, selon vous?

R: Dès le début, nous avons mis le paquet. J'ai monté un serveur qui envoyait nos communiqués de presse à une liste de 300 000 destinataires dans des médias et diverses organisations du monde entier. En quelques jours, notre site web a dépassé le cap du million de visites. Tout cela était improvisé. Nous n'avions pas de plan. Chaque jour, nous nous levions et nous nous disons: «Qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui?» Il y a eu des manifestations contre l'Église de scientologie dans 143 villes du monde. Les gens ont repris l'idée des masques. Cela a lancé le nom d'Anonymous. Aujourd'hui, tout ce que fait Anonymous est repris et fait beaucoup de bruit sur le net et ailleurs.

Q: Où en est Anonymous aujourd'hui?

R: Je dirais qu'Anonymous est en période de transition. Les militants cherchent de nouvelles idées. Je suis quotidiennement les conversations sur les cinq serveurs utilisés par les gens qui s'intéressent à Anonymous, et les idées circulent. Ils parlent de trouver des moyens légaux de parvenir à leurs fins, de mettre de la pression dans la vraie vie, et pas seulement sur le net. Je crois que les attaques sur les sites web sont un peu chose du passé. Le mouvement devient plus mûr.