Le gouvernement américain a dévoilé jeudi un projet de protection des données personnelles sur internet, annonçant avoir obtenu l'accord de géants du secteur pour respecter l'anonymat de leurs utilisateurs, en particulier une fonction dédiée sur les navigateurs.

Sur le modèle du «Bill of Rights», la charte pour les droits et les libertés, pilier de la Constitution américaine, ce projet de «charte pour la protection des données des consommateurs» présenté par l'administration du président Barack Obama énonce une série de droits fondamentaux des internautes.

Parmi ces droits figurent celui des consommateurs à exercer un contrôle sur les données personnelles collectées puis utilisées sur internet, le respect du «contexte» dans lequel ces données ont été obtenues et la garantie de la sécurité des données.

Ces mêmes consommateurs pourront accéder à leurs données, et éventuellement les corriger, tandis qu'une «limite raisonnable» sera appliquée au volume des données personnelles, a précisé la Maison Blanche dans un communiqué.

Le président Obama a estimé dans un communiqué que cette charte permettrait d'établir «des règles pour faire en sorte que les données personnelles des consommateurs américains en ligne soient en sécurité» et affirmé que «la confiance est cruciale pour la croissance de l'économie numérique».

La Maison Blanche a par ailleurs révélé que «les grandes société internet et les réseaux de publicité en ligne se sont engagées à agir pour (intégrer) la technologie d'anonymat à la plupart des navigateurs internet pour qu'il soit plus facile pour les utilisateurs de contrôler la façon dont ils sont pistés en ligne».

«Des entreprises qui représentent près de 90% des publicités basées sur la navigation passée, dont Google, Yahoo, Microsoft et AOL ont accepté de se plier aux demandes» des internautes ne souhaitant plus être pistés, selon la même source. Cet engagement sera contrôlé par l'agence chargée de faire respecter les lois sur la consommation, la FTC (Federal Trade Commission).

«L'anonymat est quelque chose auquel les gens attachent beaucoup d'importance», a affirmé le directeur de la FTC, Jon Leibowitz. «Nous avons toujours appelé à un système d'anonymat qui soit persistant, universel».

La Maison Blanche a inscrit cette initiative dans le cadre de sa campagne «We can't wait» destinée à montrer la volonté de M. Obama d'agir en faveur de la classe moyenne, sans le concours du Congrès en partie aux mains de ses adversaires républicains.

Le secrétaire au Commerce John Bryson, a affirmé que «nous oeuvrerons avec le Congrès pour appliquer (ce plan) par la voie législative. Mais nous irons de l'avant, quoi qu'il arrive».

Il a insisté sur l'importance d'un tel cadre pour l'économie américaine, estimant que les ventes en ligne représentaient «près de 200 milliards de dollars par an», dix fois plus qu'il y a dix ans selon lui.

Pour lui, «internet est devenu un moteur d'innovation, de croissance pour le commerce et de création d'emplois, donc il nous faut un socle solide de protections claires pour les consommateurs et un ensemble de règles de base pour guider les commerces dans leurs décisions».