Une requête d'injonction visant à empêcher les utilisateurs de Twitter d'avertir les automobilistes de la présence de barrages policiers et de contrôles de vitesse sur les routes pourrait faire du Brésil le premier pays à profiter de la proposition du site de microblogage de censurer son contenu à la demande des gouvernements.

Twitter avait dévoilé le mois dernier un outil permettant à chaque pays de bloquer les messages soupçonnés d'enfreindre les lois locales.

Selon Eva Galperin, d'Electronic Frontier Foundation, un organisme établi à San Francisco qui milite pour la protection des droits fondamentaux dans le monde numérique, c'est la première fois qu'un pays cherche à tirer parti de l'offre de Twitter.

La militante a toutefois dit craindre que le Brésil ne soit pas le seul à recourir à ce moyen pour censurer les messages sur le site de microblogage.

Carlos Eduardo Rodrigues Alves, un porte-parole du bureau du procureur fédéral brésilien, a indiqué que la demande d'injonction avait été déposée lundi. Il a expliqué qu'un juge annoncerait dans les prochains jours s'il donne son aval à la requête contre les utilisateurs de Twitter.

Dans un communiqué publié jeudi, le bureau du procureur général du Brésil a déclaré que les messages au sujet des opérations policières minaient les efforts des autorités pour réduire le nombre d'accidents routiers et resteindre les vols de voitures ainsi que le transport de drogue et d'armes.

D'après le communiqué, les accidents sur les routes brésiliennes font 55 000 morts chaque année et coûtent au pays quelque 24,6 milliards de réals, soit environ 14,3 milliards $.