Le groupe de pirates informatiques Anonymous a attaqué vendredi le site internet du ministère grec de la Justice pour protester contre la politique d'austérité de ce pays et contre son adhésion à des mesures internationales de lutte contre le piratage sur la Toile.

«Vous faites peser une nouvelle dictature sur votre peuple en permettant aux banquiers et aux monarques de l'Union européenne de le réduire en esclavage à la fois politiquement et économiquement», a accusé le groupe dans une déclaration que l'on peut lire sur le site web du ministère.

«La démocratie est née dans votre pays et maintenant vous la tuez», a-t-il ajouté.

Sous la férule de l'UE et du FMI, le gouvernement d'Athènes a mis en place un plan très sévère de restrictions économiques, et la Grèce, qui se retrouve avec près de 900 000 chômeurs, affronte une grave récession.

Les pirates d'Anonymous menacent de rendre inutilisables les sites du ministère, mais aussi ceux des médias du pays, jusqu'à ce que la Grèce se retire de l'Accord commercial anticontrefaçon (ACTA), signé le 26 janvier et qui crée des normes internationales pour la protection de la propriété intellectuelle et des droits d'auteur.

La Grèce est l'un des 22 pays de l'UE à avoir contresigné ce texte multilatéral, dépeint par ses opposants comme une atteinte potentielle grave à la liberté d'expression et aux droits des utilisateurs de la Toile.

«L'ensemble des médias grecs sera la prochaine cible», a prévenu Anonymous, affirmant détenir «la plupart des mots de passe internes des sites web des médias» en question.

La police grecque a fait savoir qu'elle tentait de repérer d'où venait l'attaque cybernétique. «L'enquête est en cours. Nous sommes en train de remonter la piste électronique», a-t-elle indiqué.