L'un des plus importants sites d'échanges de fichiers vient d'être fermé par les autorités américaines.

Les fondateurs de Megaupload sont accusés d'avoir causé des pertes de plus de 500 millions de dollars à l'industrie du divertissement en permettant le téléversement et le téléchargement d'oeuvres protégées par le droit d'auteur.

Dans un communiqué, le département américain de la Justice annonce que Kim Dotcom, aussi connu sous le nom de Kim Schmitz, a été arrêté en Nouvelle-Zélande. Il est considéré comme le fondateur et principal responsable du site. Six autres personnes ont également été accusées. Trois sont toujours recherchées.

Selon la mise en accusation, Megaupload a géré «pendant plus de cinq ans» des sites qui ont «illégalement reproduit et distribué des copies de documents soumis aux droits d'auteurs, incluant des films, de la musique, des émissions de télévision, des livres électroniques et des logiciels d'affaires et de divertissement».

Le site était basé à Hong Kong, mais était hébergé sur des serveurs situés aux États-Unis, aux Pays-Bas et au Canada. La Gendarmerie royale du Canada a d'ailleurs collaboré à l'enquête ayant mené à ces arrestations.

Des appuis de taille

Toujours selon le département américain de la Justice, Megaupload.com a plus de 150 millions de membres, 50 millions de visiteurs uniques et compte pour 4% de tout le trafic internet.

Les accusés auraient empoché 175 millions de dollars en «profits illégaux», notamment en vendant de la publicité et des abonnements à ceux qui voulaient se prévaloir d'un compte «premium».

Le site s'était attiré la faveur de plusieurs internautes et le soutien d'artistes, ceux-là mêmes dont on retrouvait le contenu en téléchargement gratuit sur le site. Dans une vidéo diffusée en décembre dernier, des artistes de renom comme will.i.am, Alicia Keys, Kanye West, et Snoop Dogg apportaient leur soutien à Megaupload.

Ceux qui se rendent sur le site internet sont maintenant accueillis par un message des autorités américaines avisant de la fermeture.

Les mises en accusation surviennent au lendemain d'un mouvement de protestation organisé sur le web en réaction à des projets de loi destiné à combattre le piratage. Les propositions de loi «Stop Online Piracy Act» (SOPA), déposée à la chambre des représentants américaine, et «Protect IP Act» (PIPA), étudiée au Sénat, visent officiellement à combattre le piratage en ligne.

Les autorités américaines n'auront toutefois pas eu besoin de ces lois pour porter des accusations. Si les responsables de Megaupload sont reconnus coupables, ils risquent jusqu'à 20 ans de prison.