Bonne nouvelle pour les internautes les plus gourmands en matière de bande passante: le contrôle de la vitesse du trafic internet tire à sa fin au Canada.

> Suivez Vincent Brousseau-Pouliot sur Twitter

Bell a annoncé plus tôt cette semaine son intention de cesser de limiter la vitesse du trafic sur son réseau internet à partir du 1er mars 2012. Bell limite la vitesse d'accès à son réseau pour les adeptes du «peer to peer», un procédé informatique qui permet notamment de télécharger des films et de la musique. Des grands distributeurs au pays, seul Rogers continuera de limiter la vitesse sur son réseau internet.

«Ce n'est pas la fin complète du contrôle du trafic internet, mais Bell était l'un des deux distributeurs qui en faisaient le plus avec Rogers», dit Michael Geist, professeur spécialisé en nouvelles technologies à la faculté de droit de l'Université d'Ottawa.

Rogers, qui fait face à une plainte pour sa façon de contrôler la vitesse de son réseau internet devant le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC), n'a pas l'intention d'imiter Bell. «L'objectif de notre politique de gestion du réseau est de permettre le réseau internet le plus rapide pour tous nos clients», dit Carly Suppa, porte-parole de Rogers.

Bell a décidé de laisser tomber le contrôle de la vitesse de ses utilisateurs «peer to peer» en raison des améliorations effectuées à coups de milliards à son réseau. «Notre décision de cesser de gérer le trafic est directement liée aux investissements massifs que nous faisons dans notre réseau», dit Marie-Ève Francoeur, porte-parole de Bell.

Autre facteur ayant aidé Bell à changer de camp en matière de contrôle de son réseau: le CRTC lui a permis en novembre dernier de faire payer les distributeurs indépendants utilisant son réseau en fonction de la vitesse de téléchargement. «C'était difficile d'ajuster la tarification des distributeurs indépendants qui utilisent son réseau et de ne pas le faire pour les consommateurs», dit le professeur Michael Geist.

Comme la plupart des distributeurs, Bell suit la recommandation du CRTC de faire payer ses clients les plus gourmands au lieu de réduire contre leur gré la vitesse de son réseau. «Comme les distributeurs veulent que vous téléchargiez leur contenu qu'ils vont parfois vous faire payer, ils ne peuvent pas vous limiter ensuite l'accès au réseau», dit le professeur Michael Geist.

Au contraire de Bell et Rogers, Vidéotron ne limite pas la vitesse de son réseau. Une exception: le service TGV 120 (120 Mbits/s en aval) disponible seulement dans la région de Québec depuis septembre 2010. De son côté, Cogeco a cessé de contrôler la vitesse de son réseau l'été dernier, préférant faire payer ses clients qui dépassent la limite fixée par leur forfait. «Les gens ont le choix de payer s'ils veulent utiliser plus de bande passante. Ils ne sont pas pénalisés», dit René Guimond, vice-président des communications de Cogeco. TELUS ne limite pas non plus la vitesse de son réseau internet.