La publicité sur internet est une technologie qui n'a pas fini de se raffiner, mais son potentiel de ciblage est «carrément terrifiant», constate la commissaire à la vie privée du Canada, Jennifer Stoddart.

Mme Stoddart est bien au fait des plus récentes tendances en matière du respect de la vie privée sur internet (ou pour être plus précis, du manque de respect à cet égard), et elle incite les annonceurs canadiens à faire un effort afin de hausser la barre. Les internautes doivent être mieux informés sur les méthodes permettant de suivre leur activité en ligne, insiste-t-elle.

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C'est la plus récente forme de publicité ciblée qui est en cause. À grand renfort de fichiers-témoins zombies et de pixels invisibles, les as du marketing internet peuvent suivre des internautes pas à pas d'un site web à l'autre, généralement à leur insu. L'idée est de mieux cerner leurs intérêts afin de leur servir une publicité sur mesure, plus susceptible de faire mouche.

S'il s'agit d'une pratique acceptée et même vitale pour une partie de l'industrie publicitaire, c'en est pas moins «carrément terrifiant» du point de vue du grand public, a expliqué Jennifer Stoddart lors d'une conférence sur le sujet qui a eu lieu à Toronto hier, devant des membres de l'Association canadienne des annonceurs.

«La publicité ciblée sur internet n'est pas nouvelle, mais encore aujourd'hui la majorité des plaintes qu'on reçoit des internautes canadiens concerne la collecte non-autorisée d'information confidentielle et son utilisation tout autant non-autorisée par des sociétés tierces», a-t-elle indiqué.

Pour rendre la publicité comportementale plus acceptable aux yeux des consommateurs canadiens, la commissaire suggère de la faire sortir de l'ombre: indiquer où et quand a lieu la collecte de données, et à quelles fins, tout en offrant la possibilité aux internautes de s'en dégager s'ils le désirent.

La liste d'outils qu'elle pointe du doigt est longue: «Ça signifie la fin de l'utilisation de pixels invisibles, de super cookies, d'identification des appareils (machine fingerprinting) et de toute nouvelle méthode de suivi de l'activité camouflée et impossible à désactiver par l'utilisateur.»