Facebook n'est pressé ni de s'implanter en Chine ni d'entrer en Bourse à court terme, a déclaré lundi son PDG Mark Zuckerberg, précisant qu'il y avait assez à faire pour se développer avant de franchir ces étapes d'autres pays.

«Pour le moment, il y a encore tellement d'espace pour se développer dans de nombreux autres pays (que la Chine) que ce n'est tout simplement pas la première chose qui nous préoccupe», a déclaré M. Zuckerberg, interrogé sur le marché chinois lors d'un entretien à la chaîne de télévision américaine PBS, dont la retranscription a été communiquée lundi quelques heures avant la diffusion.

La directrice d'exploitation Sheryl Sandberg, participant à la même émission, a toutefois clairement indiqué qu'à terme Facebook voudrait s'implanter en Chine: «si notre mission est de connecter le monde entier (...), on ne peut pas connecter le monde entier et pas la Chine», a-t-elle dit.

L'absence de ce marché en pleine expansion «n'est pas vraiment notre choix», a ajouté Mme Sandberg, «c'est le choix du gouvernement: nous n'y sommes pas accessibles parce qu'il a choisi que nous ne soyons pas disponibles».

Actuellement, si Facebook décider de s'implanter en Chine, «je crois qu'il y aurait des discussions sur ce qu'il faudrait faire pour y aller, et à ce stade nous devrions décider si nous y sommes prêts», a renchéri M. Zuckerberg, évoquant à mots couverts les conditions mises par les autorités chinoises pour l'installation dans le pays de groupes internet.

Interrogé par ailleurs sur la perspective d'une entrée en Bourse du groupe aux plus de 800 millions d'utilisateurs, M. Zuckerberg a indiqué qu'elle était nécessaire et équitable pour rémunérer investisseurs et employés, mais il n'a fixé aucune échéance.

«Nous avons fait cette promesse implicite à nos investisseurs et à nos employés qu'en les rémunérant en titres et en leur donnant des titres, viendrait le temps où nous ferions en sorte que leurs parts aient une valeur publique et liquide», a-t-il dit.

«La promesse n'est pas que nous le fassions à un horizon de court terme», a-t-il ajouté, mais «viendra un moment où nous le ferons. (...) Ils pourront échanger leurs titres pour de l'argent».

«Ce n'est pas une chose à laquelle je passe beaucoup de temps chaque jour en ce moment», a-t-il ajouté, alors que des médias américains ont évoqué la perspective que l'opération se fasse «début 2012».

Enfin M. Zuckerberg a évoqué ses relations avec d'autres grands groupes technologiques de la côte ouest, Google d'un côté, présenté comme un concurrent direct, et Amazon et Apple, avec lesquels il semble vouloir multiplier les partenariats.

«Il y a des vraies concurrences là-dedans», a-t-il dit. «Mais je ne crois pas qu'on soit dans une situation où l'une des entreprises gagne tout».

«Google, je crois, d'une certaine façon, est plus compétitif, et essaie sûrement de construire sa propre petite version de Facebook», a ajouté M. Zuckerberg, dans une allusion à l'outil de personnalisation du web Google+, lancé en juin, qui a devancé Facebook avec certaines de ses fonctionnalités.

«Mais quand je regarde Amazon et Apple, je vois des entreprises qui sont très alignées avec nous», a-t-il dit.

«Nous avons beaucoup de conversations avec les deux entreprises, juste pour essayer de trouver des façons de faire plus de choses ensemble», a précisé M. Zuckerberg. «Et les gens sont très réceptifs là-bas».