La société de sécurité informatique Symantec a mis en garde sur son blogue contre l'existence d'un virus informatique semblable à Stuxnet qui, fin 2010, a attaqué le programme nucléaire iranien, selon une note actualisée mercredi.

Menace nommée «Duqu» par le laboratoire de recherche qui l'a découverte et qui a alerté Symantec le 14 octobre, elle partage une bonne partie de son code source avec Stuxnet mais «a un objectif complètement différent» selon Symantec.

Duqu est d'abord un «RAT» (remote access Trojan), un outil d'accès à distance, selon Symantec, et ne s'auto-réplique pas. Son but n'est donc pas de saboter directement un système de contrôle industriel comme Stuxnet.

La société de sécurité informatique en fait ainsi un «précurseur d'une future attaque similaire à Stuxnet».

Duqu a pour objectif de collecter des données et autres informations auprès d'entités telles que des fabricants de systèmes de contrôle dans l'industrie, afin de lancer des attaques plus facilement contre des tierces parties, explique Symantec.

Les pirates sont par exemple à la recherche de plans de conception qui pourraient les aider à s'attaquer à une installation de contrôle industriel, indique la société.

Détecté en 2010, le virus Stuxnet a infecté un logiciel Siemens de contrôle des automates industriels très utilisé dans les secteurs de l'eau, des plates-formes pétrolières et des centrales électriques.

Sa fonction serait de modifier la gestion de certaines activités pour entraîner la destruction physique des installations touchées, selon les experts, et il aurait principalement frappé l'Iran.

Des experts cités par le New York Times avaient estimé en janvier dernier que les services de renseignements israéliens et américains avaient conjointement mis au point le virus Stuxnet pour saboter le programme nucléaire iranien.

Ce projet aurait vu le jour avec l'aide, volontaire ou non, de la Grande-Bretagne et de l'Allemagne, selon les sources du quotidien.

Des experts avaient déjà soupçonné à plusieurs reprises Israël d'être à l'origine du virus Stuxnet, qui a touché les centrifugeuses iraniennes produisant de l'uranium enrichi.

En septembre, le ministre russe des Affaires étrangères avait publiquement désigné Israël et les Etats-Unis comme les auteurs de ce qu'il avait qualifié de «cyberguerre».