Les principaux éditeurs français de quotidiens et de magazines refusent de commercialiser leurs titres sur le NewsStand lancé cette semaine par Apple en raison des conditions de vente du géant informatique.

Dans un communiqué signé par les quatre principaux syndicats d'éditeurs, les patrons de presse estiment que «les conditions commerciales imposées par Apple sont aujourd'hui inacceptables. Elles fragilisent le modèle économique de la presse, et réduisent à terme les choix proposés aux internautes».

«Plusieurs demandes essentielles des éditeurs n'ont pas été prises en compte», écrivent-il, soulignant que «les données personnelles des lecteurs restent la propriété d'Apple, et ne sont pas systématiquement partagées avec les éditeurs».

En outre «les tarifs de vente des journaux et magazines imposés par Apple ne correspondent pas à la réalise du marché, ni aux besoins des lecteurs». De plus, «les taux de commission prélevés par Apple sont excessifs et doivent être revus».

Le nouveau kiosque numérique du groupe prévoit que la répartition des recettes de ventes soit de l'ordre d'un tiers pour Apple et deux tiers pour l'éditeur.

Les éditeurs «signifient donc leur mécontentement face à l'absence de dialogue avec Apple. La démarche forte décidée aujourd'hui par les éditeurs vise a poser, enfin, les jalons d'un partenariat avec Apple, fondé sur l'écoute et la reconnaissance d'une interdépendance croissante».

«Le développement de la lecture numérique de presse ne se fera que dans un environnement équilibré entre plateformes technologiques et contenus», concluent les éditeurs.

Le communiqué est cosigné par les syndicats de presse quotidienne nationale et régionale (SPQN et SPQR) et ceux de la presse magazine et d'opinion (SPM et SPMO).

Dans sa stratégie, Apple privilégie les négociations individuelles avec les éditeurs, voire titre par titre, et à toujours refusé toute discussion avec le secteur dans son ensemble, rappelle-t-on chez des éditeurs.