Des chercheurs ont utilisé Twitter pour traquer l'évolution de l'humeur de 2,4 millions d'utilisateurs dans 84 pays et soulignent que la plupart se réveillent dans de bonnes dispositions qui se dégradent durant la journée, selon leur étude publiée jeudi.

En suivant les messages sur Twitter pendant deux ans, ils ont déterminé que les activités professionnelles, le sommeil et la longueur des jours jouaient tous un rôle expliquant l'enthousiasme, la joie, le stress, l'angoisse ou la colère des utilisateurs de Twitter.

Ainsi ces sociologues ont découvert deux moments forts dans la journée durant lesquels les tweets révèlent une attitude positive: relativement tôt le matin et de nouveau le soir près de minuit.

Ces fluctuations laissent penser que l'humeur pourrait être déterminée par le stress engendré par l'activité professionnelle.

Ces différents cycles émotionnels sont déjà bien connus de la science mais les chercheurs dépendaient jusqu'alors de petits échantillons homogènes pour leurs observations. Ils ne pouvaient pas suivre des populations diverses pendant toute la journée et sur de longues périodes.

Ainsi avant l'avènement des médias sociaux, les résultats de ces études n'étaient pas vraiment concluants, expliquent Scott Golder et Michael Macy, respectivement chercheur et professeur de sociologie à l'Université Cornell (New York), les auteurs de cette recherche.

Leur communication paraît dans la revue américaine Science datée du 30 septembre.

Les gazouillis positifs sont aussi plus abondants les samedi et dimanche avec des pointes le matin mais deux heures plus tard que durant la semaine.

Ces observations sont similaires dans différentes cultures et pays dans le monde. Elles dépendent juste des jours de travail.

Les auteurs ont aussi suivi l'évolution de l'humeur des utilisateurs de Twitter dans le monde pour détecter leur état d'âme selon les saisons et déterminer si «les coups de déprime de l'hiver» attribués à une moindre luminosité se retrouvaient dans les gazouillis.

Ces chercheurs ont pu établir une certaine corrélation entre le ton des messages et la réduction progressive de la durée des jours entre les solstices d'été et d'hiver.