La semaine a été riche en nouveautés pour Facebook et Google+, deux des réseaux sociaux qui attirent le plus d'internautes. Facebook a dévoilé jeudi une panoplie de nouveautés, tandis que Google a ouvert les portes de son réseau social à tous les internautes.

Dans la Silicon Valley, un petit groupe de jeunes âgés dans la vingtaine et la trentaine travaillent depuis plus d'un an à concevoir les bases d'un réseau social qui se veut différent.

Diaspora a attiré l'attention des médias il y a un an, remarqué entre autres par le New York Times. À l'aide du site Kickstarter, qui permet de financer des projets sur le web, les quatre étudiants new-yorkais qui ont démarré le projet ont recueilli 200 000$ en dons.

Un déménagement en Californie plus tard et des mois de programmation «dans la frugalité», ils sont prêts à ouvrir les portes de leur réseau à tous les internautes en novembre.

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Loin de l'attention médiatique, l'équipe de Diaspora n'a pas pour autant chômé au cours des derniers mois.

«Depuis un an, nous avons développé le site, ajouté des fonctionnalités, tenté de passer le message au plus de gens possible», explique Yosem Companys, porte-parole du groupe joint en Californie.

Diaspora se veut un réseau social libre et ses créateurs disent ne pas le concevoir dans un objectif  mercantile. «Avec Diaspora, vous devenez propriétaires de vos données. Nous voulons ouvrir le web social afin qu'il ne soit plus hermétique», poursuit-il.

Le plus important réseau social de l'heure, Facebook, garde pour lui seul les données de ses membres et les applications qui y sont développées. Impossible de jouer à FarmVille ailleurs que sur le réseau social, par exemple.

L'an dernier, le fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg, a pourtant contribué au financement de l'équipe Diaspora, affirmant qu'il se «voyait un peu en eux».

À terme, l'équipe de Diaspora espère que ce dernier se rendra à leurs arguments. «Facebook verra que c'est dans son avantage de s'ouvrir, dit Yosem Companys. Ils n'auront pas le choix.»

Dans le but de favoriser cette ouverture, Diaspora permet à tous d'héberger leur réseau social en créant ce qu'ils appellent un «pod». Pour l'instant, il faut avoir un minimum de connaissances en informatique pour le faire mais les choses pourraient bientôt être simplifiées. «D'ici un an, nous aimerions que vous puissiez installer votre propre serveur Diaspora en un seul clic», explique Yosem Companys.

Pas Google+, ni Facebook

Plus de 150 000 personnes se seraient jusqu'ici inscrites au réseau Diaspora.

Michel Monette est l'un d'eux. L'homme de Québec, qui s'intéresse beaucoup aux logiciels libres et aux réseaux sociaux, a joint Diaspora après avoir abandonné Facebook.

«Il y a des gens qui veulent créer des systèmes fermés, des systèmes propriétaires, et il y a des gens qui veulent créer des systèmes ouverts. Je sais que ces gens-là n'ont pas les moyens de Facebook et Google», dit-il.

Chez Diaspora, on en est tout aussi conscient. Yosem Companys dit que l'objectif de l'entreprise est tout autre que celui des géants du web.

«Nous ne voulons pas remplacer Facebook ou Google. Nous voulons seulement que les gens aient des choix et une liberté», dit Yosem Companys.

Diaspora a beau marteler qu'il ne se veut pas un concurrent direct à Facebook et Google +, force est de constater qu'il devra batailler fort pour se faire une place sur internet.

«Je pense que nous sommes des pionniers dans cet espace. C'est un processus qui prend du temps, qui ne se fait pas du jour au lendemain, mais nous sommes patients», conclut Yosem Companys.