Le loueur de vidéos sur internet Netflix a avoué mercredi qu'il n'avait pas anticipé l'ampleur de la vague d'annulations d'abonnements à la suite de la hausse de prix annoncée en juillet, mais il a indiqué que le groupe n'entendait pas l'enrayer avec une baisse de ses tarifs.

«Par le passé, la plupart des changements de comportement se sont produits aussitôt après les hausse de tarifs», a déclaré le directeur financier David Wells lors d'une conférence avec des analystes retransmise sur internet. «Or, ce que nous avons vu au troisième trimestre, ça a été un bond (des annulations) et puis une espèce de réaction persistante».

Depuis juillet, une nouvelle formule de Netflix propose aux abonnés américains de choisir entre un service tout sur support DVD, ou tout en streaming (visionnage sur internet sans téléchargement, en flux). S'ils souhaitent conserver un service hybride mariant comme auparavant les deux modes de visionnage, ils doivent s'acquitter d'un tarif en nette hausse.

Cette nouvelle formule doit déboucher dans les prochaines semaines sur un complet découplage du service sur support DVD, rebaptisé Qwikster, et du streaming, initiative également très contestée.

Pour autant, M. Wells a exclu d'apaiser avec des ristournes la colère des abonnés, qui a entraîné une chute du cours de l'action. «Baisser les prix ou offrir une réduction sur trois ou quatre mois ne ferait que repousser» la difficulté, a-t-il dit.

Qui plus est, il a expliqué que Netflix espérait pouvoir un jour faire payer les connections simultanées réalisées sur un même compte pour visionner des films en streaming.

M. Wells a évoqué «un abonnement bien plus individualisé» de telle sorte que le système puisse distinguer entre les habitudes de visionnage des différents membres d'une famille.

Netflix espère pouvoir à terme imposer une tarification supplémentaire pour des connections concomitantes ou une utilisation sur plusieurs appareils qui seraient accompagnées d'offres individualisées selon les utilisateurs d'un même abonnement, a-t-il expliqué.

Pour le moment, le nombre d'abonnements liés à des streaming concomitants est «faible mais en progression», a-t-il relevé.

«De toute évidence, nous avons froissé beaucoup de gens (...), nous ne ferons rien de brutal», a toutefois précisé M. Wells. «Nous sommes vraiment bien plus humbles maintenant».