Fraîchement divorcé, Martin, début quarantaine, s'inscrit au site de rencontres Badoo. En janvier dernier, il reçoit un message d'une femme «extrêmement jolie», décrit-il. Un sosie de la chanteuse des Pussycat Dolls, vivant curieusement en Côte d'Ivoire.

Pendant une semaine, ils conversent tous les jours, par messagerie et webcam. «C'est un super pétard, elle tripe sur moi, qui suis un homme très ordinaire, et elle est prête à déménager à l'étranger, résume-t-il. Cela soulève des doutes.» D'autant plus qu'elle lui demande «100$ pour terminer la semaine, si cela ne [le] dérange pas», selon un message transmis à La Presse. Martin fait une recherche sur l'internet... et réalise qu'il est sur le point de se faire escroquer.

Érik a vécu la même histoire ou presque sur Réseau Contact. Il a été joint par une «très belle Russe», raconte-t-il. Une autre voleuse en décolleté, découvre-t-il en entrant le pseudonyme de la femme sur Google.

«Vous pillez l'Afrique»

Même le site Agrirencontre, destiné aux agriculteurs, est infiltré par des malfaiteurs. «Il y a des cas de fraude, carrément, reconnaît Luc Gagnon, administrateur du site. Des gens qui inventent une belle histoire quand ils ont repéré le bon poisson.»

Des femmes du Cameroun auraient posé problème, au point où M. Gagnon a pensé empêcher leur inscription. «Mais je préfère que les gens disent qu'ils sont au Cameroun, plutôt que de mentir en disant qu'ils sont au Québec», fait-il valoir.

Difficile de connaître le point de vue des malfrats. «Vous parlez d'arnaque et d'escroquerie, or les vrais escrocs, c'est vous, les Blancs, qui pillez l'Afrique de ses ressources, a écrit un anonyme sur le site Escrocs du Net, en réponse à une question de La Presse. Honte à vous et vive l'arnaque.»