C'est la rentrée. Cela signifie le retour aux livres, aux salles de classe et, pour quelques milliers d'élèves québécois, la recherche d'un tuteur pour améliorer la compréhension de matières plus difficiles. Pour un entrepreneur montréalais, c'est une occasion d'affaires qui commence à se concrétiser.

C'est en sortant de l'université, il y a cinq ans, que Benoît Archambault a fondé SuccesScolaire.ca, un site faisant le pont entre les élèves du primaire, du secondaire et du cégep, et des tuteurs pouvant les aider à mieux réussir leurs études. Son modèle d'affaires est simple: les tuteurs recommandés par le site exigent de 35 à 38$ par heure de tutorat. Une partie de cette somme est remise au site. À ce jour, SuccesScolaire a aidé plus de 4000 élèves individuellement, en plus de groupes d'aide additionnels.

Après trois années consacrées au développement d'un réseau comptant désormais 250 tuteurs triés sur le volet, l'entreprise a empoché ses premiers profits l'an dernier, son chiffre d'affaires atteignant pour la première fois le million de dollars. «On a connu une croissance de 35% en un an. Ça m'a enfin permis de me verser un salaire décent», raconte le jeune entrepreneur, qui songe à décliner son offre aux entreprises, leur vendant des blocs d'heures à prix réduit, ou offrant des rabais corporatifs à leurs employés soucieux de parfaire leur formation.

Par ailleurs, cette croissance soudaine de SuccesScolaire.ca a permis deux autres choses: d'abord, ça confirme l'existence d'une demande soutenue au Québec pour l'aide aux études et pour un service web permettant de trouver cette aide. C'est un phénomène relativement naissant chez nous, mais pour l'ensemble de l'Amérique du Nord, le tutorat en ligne représente un marché dont les revenus annuels se chiffraient à 4 milliards de dollars US, en 2010.

Un Kijiji du tutorat

En second lieu, la PME de 10 employés envisage désormais une croissance à l'étranger, par la création d'une nouvelle plateforme web aidant des tuteurs en tout genre à s'afficher, afin d'offrir leurs services à un public plus large que le seul milieu scolaire.

Appelée Acadam, cette plateforme est en quelque sorte un babillard web spécialisé dans le tutorat.

Contrairement à SuccesScolaire.ca, l'entreprise ne garantit pas la compétence des tuteurs qui s'y annoncent, mais les utilisateurs, eux, peuvent y publier leurs impressions sur la qualité du service obtenu.

Acadam est offert au marché anglophone québécois et canadien, mais M. Archambault et son équipe comptent élargir leurs horizons à court terme. Déjà, en 8 mois, le site compte 20 000 offres de tutorat, allant de cours de guitare à de la formation en programmation pour des applications mobiles.

«Normalement, les tuteurs publient de petites annonces sur des sites généralistes comme Craigslist et Kijiji, mais il n'existe pas d'outils de référence de ce genre. Vu le niveau de concurrence dans le secteur du tutorat au Canada et aux États-Unis, on n'osait pas s'y aventurer avant, mais avec Acadam, on a un modèle qui se démarque de ce qui se fait en ce moment partout ailleurs dans le monde.»