La plupart des membres de Facebook l'ont vécu au moins une fois. Ils participent à une activité avec des amis puis, quelques heures plus tard, ont la surprise de voir une photo d'eux distribuée à la ronde sur le réseau social.

Il fallait auparavant se perdre dans les dédales des paramètres de Facebook pour s'assurer d'avoir son mot à dire sur ce qui était publié à notre propos. Cette semaine, le réseau social a répondu aux critiques maintes fois énoncées et a décidé de simplifier ses contrôles de vie privée. Il sera plus facile de cacher à ses «amis» les photos sur lesquelles on a été identifié.

De plus, chaque fois qu'il publiera un statut, une photo, ou une vidéo sur son profil, l'internaute pourra choisir à qui il l'envoie. Pour éviter toute ambiguïté, Facebook a même changé sa terminologie: plutôt que de lire qu'ils diffusent de l'information à «tout le monde», les internautes verront que l'information est de nature «publique».

Des changements insuffisants, déplore l'éditeur de sécurité Sophos. «Facebook a raté sa chance d'être le meneur en matière de vie privée», écrivait cette semaine le chercheur Graham Cluley. Il croit que pour tous les utilisateurs de Facebook, les paramètres devraient être «barrés» par défaut, à moins que ces derniers n'en décident autrement.

Si les experts en sécurité sont mécontents de la manière dont le réseau social gère la vie privée de ses 750 millions de membres, il en est autrement des internautes.

Dans un sondage dévoilé cette semaine par le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada, 64% des abonnés à un réseau social ont estimé que les sites leur fournissent assez de paramètres pour protéger la confidentialité des renseignements personnels.

Fait intéressant, pas moins de 80% d'entre eux ont changé les paramètres par défaut du réseau social dont ils sont membres, histoire que leurs renseignements personnels soient mieux protégés.

Mais les réseaux sociaux auraient intérêt à rendre des comptes pour que les internautes sachent ce qu'ils font de tous leurs renseignements personnels. Seulement 37% des Canadiens sondés par le Commissariat estiment que les réseaux sociaux expliquent «très ou quelque peu clairement» ce qu'ils font de toutes les informations qu'ils possèdent sur leurs serveurs. Mais du même souffle, le quart des internautes avoue ne jamais lire les politiques de vie privée des sites internet qu'ils consultent...

Pour joindre notre journaliste: mmorasse@lapresse.ca