Aux prises avec un éternel déficit, l'unité des services en ligne de Microsoft, qui comprend le moteur de recherche Bing, devrait être mise en vente au plus offrant, proposent deux analystes américains.

Ce n'est pas la première proposition du genre que des analystes financiers font en public. Il y a quelques semaines, certains sont allés jusqu'à proposer que le géant informatique se défasse de sa division de divertissement numérique, celle qui chapeaute la plateforme Xbox.

On voit mal comment Microsoft pourrait accéder à une telle demande, la Xbox étant une partie importante de la vision de l'entreprise pour au moins les dix prochaines années. Elle inclut d'ailleurs la populaire console dans les versions futures de Windows. C'est dire.

Quant à Bing, deux analystes américains, Robert Cyran et Martin Hutchinson, pensent que le temps est bon pour vendre au gros prix cette unité. Numéro deux derrière Google, Bing et ses sites affiliés contrôlent environ 25 % du marché nord-américain de la recherche en ligne.

Comparativement à Google, Bing et ses ventes de 2,5 milliards en 2010 pourraient donc valoir quelque chose comme 11 milliards de dollars, une somme raisonnable, estiment les deux analystes, pour qu'une grande société internet soit intéressée à en faire l'acquisition. Ils citent nul autre que Facebook, clamant que « les annonceurs ne veulent pas d'un monopole dans ce créneau, assurant à Bing de nouveaux revenus futurs, surtout si l'acheteur a les moyens d'y envoyer du trafic. »

Cette stratégie serait intéressante pour Microsoft, mais surtout, pour ses actionnaires, qui pourraient empocher une large part de la somme ainsi acquise. Ces dernières années, les services en ligne de Microsoft ont perdu beaucoup d'argent. 2,6 milliards l'an dernier seulement, soit 10 % des profits totaux qu'aurait faits Microsoft sans Bing.

Microsoft, naturellement, ne commente pas trop les rumeurs. Steve Ballmer, son PDG, semble toutefois sous pression, Microsoft ayant de la misère à prendre les nouveaux virages du web et de la mobilité à un point où certains ont déjà demandé sa tête. Dans ce contexte, toutes les spéculations, même les plus farfelues, semblent permises.