Quand Facebook entrera en Bourse en 2012, ce sera sur les talons d'une série d'autres nouveautés qui lui permettront d'emblée d'atteindre une valorisation de 100 milliards de dollars. La logique derrière ces nouveautés: s'en prendre aux niches sacrées d'Apple, Electronic Arts, Google, et qui encore. Après la publicité et le jeu: la musique.

Les rumeurs d'un service musical dérivé du web social tel que perçu par Facebook ne datent pas d'hier, mais elles semblent s'intensifier. Ce matin, c'est le portail californien GigaOM qui revient sur les liens qui sont en train de se tisser entre le richissime portail de Mark Zuckerberg et Spotify, un service musical anglais qui permet de communiquer ses impressions sur la musique à son réseau de contacts.

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Pour faciliter l'accès à ce service, ou un autre, comme Turntable.fm, par exemple, un panneau de commande de la lecture musicale sera intégré directement à la page Facebook de l'internaute. Ce panneau redirigera vers une section, similaire à la zone de jeux, où le flux de nouvelles indiquera qui écoute quoi, qui aime quoi et, accessoirement, où aller pour acheter toutes ces chansons.

Contrairement à Ping, qu'Apple intègre à iTunes, Facebook Music ne serait qu'un site d'atterrissage pour des services tiers, comme Pandora, Spotify et d'autres encore. Ça éviterait à Facebook d'avoir à négocier avec les majors du disque, et ça lui permettrait de se positionner dans un créneau qu'Apple et Amazon dominent plutôt bien en ce moment, mais qu'ils peinent à faire évoluer vers le web social.

Si ces projets du côté de la musique s'avèrent concluants, Facebook lorgnerait ensuite vers un autre média qui manque aussi cruellement d'intégration sociale, la télévision. La formule pourrait être sensiblement la même: laisser les applications externes se brancher à Facebook par son protocole Facebook Connect, et empocher une partie des profits publicitaires ou autres.

Après tout, grâce entre autres à sa formule sociale opaque au moteur de recherche de Google, notamment, Facebook est aujourd'hui un des plus importants vendeurs de publicité en ligne. L'entreprise californienne vient de devancer Yahoo! dans les ventes de placards publicitaires en ligne, possédant 18% de ce marché, prévoyant empocher 2,19 milliards de dollars US cette année dans ce seul créneau.

Si Facebook peut arriver à percer le marché musical de la même manière, difficile de dire où pourra s'arrêter cet éclatement du web social. Chose facile à prévoir, par contre, c'est que si ça se produit, sa valeur boursière n'en sera que plus grande.