Combien de fois avons-nous lu ou entendu que les médias sociaux comme Facebook et Twitter détruisaient le tissu social et hypothéquaient les relations interpersonnelles? À écouter les détracteurs, les utilisateurs de médias sociaux seraient tous des êtres asociaux qui laisseraient mourir un voisin en danger plutôt qu'abandonner leur écran quelques minutes pour lui venir en aide (j'exagère, je sais...)

Or voilà qu'une étude du très crédible Pew Internet and American Life Project dit exactement le contraire. Il s'agit de la première étude qui se penche sur l'impact des médias sociaux sur la vie des individus et franchement, les conclusions sont loin d'être négatives.

En effet, si on se fie aux résultats d'un sondage mené auprès de 2255 Américains l'automne dernier, les utilisateurs de Facebook comptent plus de «vrais» amis que ceux qui ne sont pas abonnés à Facebook.

La question valait la peine d'être étudiée car le nombre d'adultes qui utilisent Twitter, LinkedIn ou Facebook a doublé en peu de temps, passant de 26% en 2008 à 47% actuellement. Non seulement le nombre d'abonnés est-il en hausse mais leur portrait a aussi changé: aujourd'hui, ce ne sont plus les très jeunes qu'on trouve en majorité sur ces sites mais bien des femmes âgées de plus de 35 ans.

L'étude révèle en outre que les Américains entretiennent des liens sociaux plus serrés qu'il y a deux ans et qu'ils sont moins isolés socialement. Les médias sociaux auraient même un impact positif sur leur engagement politique: les répondants au sondage ont dit être plus actifs politiquement grâce à des sites comme Facebook et leurs réponses laissent croire qu'ils seraient deux fois et demie plus susceptibles d'assister à un événement politique. Les partis politiques américains qui sont déjà en campagne électorale en vue de l'élection présidentielle de 2012 vont le noter, c'est certain, et renforcer leur stratégie en médias sociaux.

Les auteurs de l'étude concluent avec beaucoup de justesse que la détérioration des liens sociaux et le déclin de la confiance et de l'engagement dans la communauté n'est pas attribuable à la fréquentation des médias sociaux mais plutôt à un faible niveau de scolarité.

Voilà une étude qui confirme ce que les habitués de Twitter et Facebook observent depuis quelques années, à savoir que des liens et des réseaux se créent d'abord dans un environnement virtuel pour ensuite se transposer dans le réel et le matériel. Voilà donc un cliché qui ne tient plus.

Pour en savoir plus sur l'étude: www.pewinternet.org/Reports/2011/Technology-and-social-networks.aspx