Les services secrets canadiens ont averti que les cyberattaques sur le web sont la forme d'espionnage qui augmente le plus rapidement.

Le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) a prévenu que les secteurs de l'énergie, de la finance et des télécommunications devenaient de plus en plus susceptibles d'être la cible d'attaques virtuelles.

Dans son rapport annuel public, le SCRS souligne avoir enquêté l'an dernier sur les menaces provenant de pays étrangers, de terroristes et de pirates informatiques contre des systèmes d'information essentiels.

L'agence mentionne également que les outils et techniques offerts sur l'internet permettent d'espionner sans trop de risques et de façon sécuritaire.

«Les enquêtes du Service portent sur les menaces ou les incidents à caractère politique qui nuisent à l'intégrité, à la confidentialité ou à la disponibilité de l'infrastructure d'information essentielle», indique-t-on dans le rapport déposé lundi devant le Parlement.

La connexion internet des ministères du Conseil du trésor et des Finances avait été coupée en janvier, après ce que les autorités avaient qualifié de «tentative non autorisée» d'introduction dans leurs réseaux.

Une évaluation de routine auprès de ces deux ministères, l'an dernier, avait démontré qu'ils n'avaient pas appliqué toutes les mesures de précaution du gouvernement en matière de sécurité des technologies de l'information.

Le SCRS sait que certaines agences étrangères mènent des activités d'espionnage au Canada, a mentionné le directeur du service, Dick Fadden, dans l'avant-propos du rapport.

L'agence d'espionnage n'a pas répondu à une demande d'entrevue avec M. Fadden.

Dans un discours prononcé l'an dernier, M. Fadden avait fait savoir que le Canada était la cible d'activités d'espionnage financées par des gouvernements étrangers et qu'elles sont aussi nombreuses, voire plus élevées, qu'à l'époque de la Guerre froide.

Selon lui, les espions étrangers s'intéressent au Canada parce que le pays est un chef de file en matière d'agriculture, de biotechnologie, de communications, de mines et d'industrie de l'aérospatiale.

«La Chine est certes souvent citée par les médias comme exemple d'États qui pratiquent l'espionnage, mais ce n'est pas exclusif à ce pays. Internet est de portée mondiale et la cybermenace l'est tout autant», a affirmé M. Fadden.

Les attaquants ciblent principalement les systèmes informatiques pour acquérir des informations liées à la «technologie, la propriété intellectuelle, la stratégie militaire et les armes ainsi que des informations d'ordre commercial et des détails au sujet des stratégies portant sur divers enjeux nationaux et internationaux», peut-on lire dans le rapport de la SCRS.