Le bureau du premier ministre Stephen Harper a été obligé de démentir une nouvelle apparue sur le site web du Parti conservateur du Canada par voie de piratage informatique, mardi matin.

Pendant quelques minutes, le site racontait que M. Harper s'était étouffé lors de son petit déjeuner, sur un morceau de pommes de terre sautées, et avait été transporté d'urgence, par hélicoptère, à un hôpital de Toronto. Rien de tout cela n'était vrai.

Le porte-parole de M. Harper, Dimitri Soudas, affirme que le site a été victime de pirates informatiques. Avant qu'il ne puisse démentir l'information et la faire retirer de la page web du Parti conservateur, l'histoire avait fait le tour de la toile et avait même été reprise dans un tweet du très sérieux député conservateur, et ex-ambassadeur en Afghanistan, Chris Alexander. Ce dernier envoyait plus tard un gazouillis affirmant qu'il avait été aussi victime des pirates informatiques.

Les pirates en question devaient sans doute vouloir s'amuser un peu aux dépens de politiciens qu'ils ne portent pas dans leur coeur.

La blague a déclenché une panique dans les salles de rédaction d'Ottawa, bien qu'une lecture attentive du faux communiqué aurait dû soulever des questions. Pourquoi M. Harper se serait-il trouvé à Toronto mardi matin avec ses enfants un jour d'école, alors qu'il était à Ottawa en fin d'après-midi, lundi, pour le discours sur le budget?

Dans un courriel adressé à La Presse Canadienne peu après 9 h mardi matin, Dimitri Soudas a déclaré que M. Harper «a mené sa fille Rachel à l'école ce matin, est rentré au travail, et je suis actuellement assis en face de lui».

L'incident survient au moment où le piratage pour le plaisir, par méfait, et à des fins malicieuses attire l'attention partout sur la planète.

En janvier, Ottawa a admis que des pirates avaient obtenu accès à ses réseaux des Finances et du Conseil du Trésor, et a été forcé de réduire l'usage d'Internet pour éviter de nouvelles attaques.

Au cours des dernière semaines, un groupe de pirates appelé LulzSec a revendiqué des attaques cybernétiques contre le réseau PlayStation de Sony, obtenant des informations personnelles de clients, ainsi qu'une attaque similaire contre Nintendo.

Selon le dirigeant de Cyber Security Canada, Victor Beitner, le gouvernement canadien traîne de la patte face aux pays les mieux développés en matière de sécurité informatique. En octobre dernier, le gouvernement fédéral a annoncé une stratégie quinquennale d'une valeur de 90 millions $, tandis que d'autres pays investissent des milliards, a-t-il déclaré.