Le Pentagone envisagera «toutes les options possibles» si les États-Unis sont victimes de cyberattaque et est en train de mettre au point des règles de conduite militaires à cet effet, a déclaré mardi un porte-parole.

L'administration Obama a formalisé des règles pour le cyberespace sur fond d'inquiétudes croissantes sur le rayon d'action des pirates informatiques.

Le 16 mai, la Maison Blanche a dévoilé ces nouvelles règles stipulant que les États-Unis «répondront aux actes hostiles dans le cyberespace de la même manière qu'à toute autre menace pour le pays».

«Nous nous réservons le droit d'utiliser tous les moyens nécessaires, --diplomatiques, relatifs à l'information, militaires et économique-- en fonction des besoins et dans le respect du droit international, pour défendre notre pays, nos alliés, nos partenaires et nos intérêts», ajoutait le texte.

Le porte-parole du Pentagone, le colonel Dave Lapan, interrogé mardi sur des informations parues le même jour dans le Wall Street Journal, a confirmé que la politique de la Maison Blanche n'excluait pas une réponse militaire à une cyberattaque.

«Une réponse à un incident cybernétique ou à une cyberattaque visant les États-Unis ne serait pas nécessairement une réponse cybernétique», a-t-il déclaré à la presse.« Si nous étions attaqués, même sous forme de cyberattaque, toutes les options seraient sur la table», a-t-il dit, ajoutant que le Pentagone dévoilerait cette nouvelle stratégie dans deux à trois semaines.

Le Wall Street Journal, citant trois responsables qui ont dit avoir vu ce document, a affirmé mardi que les principales cyberattaques seraient considérées comme des actes de guerre et ouvriraient la voie à de possibles représailles militaires.

Le quotidien indique que le Pentagone prévoit de dévoiler cette nouvelle stratégie afin de dissuader d'éventuels ennemis de tenter de porter atteinte au réseau électrique du pays.

«Si vous stoppez notre réseau électrique, peut-être que nous vous enverrons un de nos missiles», indique le quotidien, citant un responsable de l'armée sous le couvert d'anonymat.

Les États-Unis comptent soutenir que cette stratégie est conforme aux règles internationales qui prévalent en matière de conflits armés, indique le journal.

La nouvelle stratégie prévoit également que le Pentagone puisse décider de répondre militairement à des cyberattaques en se basant sur la notion «d'équivalence», c'est à dire en jugeant si les dommages causés par une attaque informatique sont comparables à ceux qu'aurait produit une attaque militaire conventionnelle.

Une telle décision dépendra cependant du degré de précision avec lequel la source de l'attaque pourra être identifiée, ajoute le Wall Street Journal.

Le Pentagone a décidé de mettre en place cette stratégie à la suite de l'attaque à l'automne 2010 par le virus informatique Stuxnet des ordinateurs du programme nucléaire de Téhéran, selon le WSJ.

La cybersécurité est l'une des priorités du président Barack Obama, qui a nommé en 2009 un ancien conseiller de l'administration Bush, Howard Schmidt, au poste de coordinateur pour ces questions.

Le groupe de défense américain Lockheed Martin a annoncé samedi avoir fait l'objet d'une «importante» attaque contre son système informatique le 21 mai, qu'il assure avoir repoussée.