Après la musique et les réseaux sociaux, le portefeuille? S'il ne remplace pas complètement la monnaie traditionnelle, le portefeuille numérique est bien réel. Certains vont jusqu'à prédire l'arrivée de Facebook dans nos poches. Le dollar céderait-il sa place à une monnaie numérique universelle?

Outre PayPal, le service de paiement sécurisé du géant américain eBay, les banques et sociétés de crédit investissent actuellement le marché du paiement électronique. Visa lancera PayWave à l'automne, identique à PayPal: on y inscrit ses méthodes de paiement préférées et on l'utilise pour payer ailleurs sur l'internet.

Suivront ensuite des applications pour téléphones intelligents utilisant un protocole appelé NFC, qui permet d'échanger rapidement des données sans fil. Il suffira de brandir son téléphone devant une borne de paiement pour effectuer la transaction. Au Canada, en plus de Visa, la société Interac compte offrir une telle application avant la fin de l'année. American Express est aussi dans la course.

Pour ces sociétés, l'objectif est double: saisir une portion des 92 milliards de dollars de transactions que gère PayPal chaque année, tout en attirant les consommateurs n'ayant pas de carte de crédit. «Ces nouveaux services contribueront à l'inclusion de milliards d'abonnés aux services mobiles qui n'ont pas accès aux services financiers traditionnels», espère Joseph Saunders, chef de la direction de Visa.

Un PayPal à la Facebook?

La concurrence pour le portefeuille numérique s'annonce vive. Même Facebook, le réseau social du milliardaire Mark Zuckerberg, pourrait se lancer dans la course, a noté récemment Ben Kunz, stratège internet à l'agence américaine Mediassociates.

Offrant déjà des crédits permettant d'acheter des objets virtuels dans ses applications, Facebook a les moyens de créer sa propre monnaie numérique, croit-il. «Quelque 500 millions d'usagers et une présence dominante sur les appareils mobiles l'avantagent.»

Le site a récemment lancé Facebook Payments, un outil de paiement en ligne valide pour tout genre de transaction. «En devenant une institution financière, Facebook éviterait le même sort que ses prédécesseurs moribonds: AOL, Friendster, MySpace et Second Life», conclut-il.

Alors, combien de zuckerberg pour un dollar?

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