Un vent de révolte soufflait jeudi sur le réseau social Twitter contre la loi électorale canadienne, qui interdit de communiquer les résultats électoraux d'une région à une autre du pays, tant que les bureaux de vote ne sont pas fermés dans cette dernière.

Des dizaines d'usagers de Twitter promettaient de défier lors des élections du 2 mai prochain une disposition de la loi datant de 1938 et qui visait à l'époque à permettre aux électeurs de l'ouest du pays de se rendre aux urnes sans se laisser influencer par les résultats déjà compilés dans le reste du pays.

Deuxième plus grand pays du monde, le Canada s'étend sur six fuseaux horaires et à l'époque, les autorités pouvaient facilement faire respecter la loi, puisque les Canadiens n'avaient que la radio et les journaux pour se tenir informés.

A l'ère d'internet et de l'information instantanée, le défi s'annonce cette fois de taille pour Élection Canada, l'organisme indépendant qui organise les élections.

«C'est la version canadienne de la révolution sociale des médias», a écrit dans la petite case de 140 caractères de Twitter Tessie Sanci, une étudiante en journalisme de Toronto.

«L'interdiction est inapplicable à cause de l'anonymat de Twitter», commentait pour sa part Camille Labchuk, une stratège des Verts à Toronto.

Le quotidien The Globe and Mail a indiqué que des responsables d'Élection Canada étaient réunis jeudi pour discuter des interdictions frappant les médias sociaux, mais un porte-parole de l'organisme n'était pas en mesure de confirmer cette information.

La loi électorale du Canada précise qu'«il est interdit de diffuser le résultat ou ce qui semble être le résultat du scrutin d'une circonscription dans une (autre) circonscription avant la fermeture de tous les bureaux de scrutin de cette dernière».

Les contrevenants sont passibles d'une amende de 25 000 dollars ou jusqu'à cinq d'emprisonnement.