Le gouvernement américain a demandé mercredi au Congrès de voter une «charte du droit à la confidentialité» des internautes, pour régir la collecte de données personnelles par les entreprises du net.

«La collecte, l'analyse et le stockage à grande échelle d'informations personnelles sont de plus en plus au centre de l'économie internet», a affirmé le secrétaire adjoint au Commerce Lawrence Strickling lors d'une audition au Sénat américain.

«Ces activités contribuent à rendre l'économie en ligne plus efficace, et permettent aux entreprises de mieux répondre aux besoins des consommateurs», a-t-il ajouté. «Mais ces pratiques suscitent également un malaise croissant chez les consommateurs, qui ne sont pas sûrs de la façon dont les données sur leurs activités et leurs transactions sont collectées, utilisées et stockées».

M. Strickling a proposé que la commission fédérale du commerce (FTC), qui a plaidé pour un dispositif permettant aux internautes d'empêcher le suivi de leurs activités en ligne, chapeaute les règles du respect de la confidentialité.

Le sénateur démocrate John Kerry a annoncé qu'il travaillait déjà à un projet de loi sur le sujet, soulignant que «le statu quo ne peut pas durer».

Face à une autre élue s'inquiétant du risque d'entraver la croissance des services sur internet, le président de la FTC Jon Leibowitz a assuré que «le ciel ne va pas tomber sur le commerce en ligne». «Si les consommateurs ont plus confiance dans internet, il y aura plus de transactions», a-t-il assuré.

Les groupes derrière les principaux navigateurs internet, Microsoft, Mozilla et Google, ont fait des propositions pour permettre aux internautes de limiter ou supprimer le suivi dont ils font l'objet. Internet Explorer 9, la dernière version du navigateur le plus répandu au monde, le permet déjà.

L'organisation W3C (World Wide Web Consortium), organisme de normalisation d'internet, doit étudier ces propositions lors d'un atelier prévu fin avril.