La jeune blogueuse syrienne Tal Al-Mallouhi a été condamnée lundi à cinq ans de prison par la Haute cour de Sûreté de l'Etat à Damas pour intelligence avec un pays étranger, a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.

«La Haute cour de sûreté de l'État à Damas a condamné ce jour la blogueuse Tal Al-Mallouhi à cinq ans de prison après l'avoir reconnue coupable de divulgation d'information à un État étranger (les États-Unis)», a annoncé l'Observatoire, basé à Londres, dans un communiqué reçu à Nicosie. La blogueuse, âgée de 19 ans, avait été arrêtée par les autorités syriennes en décembre 2009.

Elle est la petite-fille d'un ancien ministre syrien qui avait été en poste sous le président Hafez al-Assad, le défunt père de l'actuel président Bachar al-Assad, rappelle l'Observatoire. En octobre, le journal syrien Al-Watan avait rapporté que les autorités accusaient la lycéenne d'espionner pour le compte de l'ambassade américaine en Égypte.

Samedi, les États-Unis avaient condamné le «procès secret» de Tal Al-Mallouhi et appelé la Syrie à libérer la jeune femme.

«Nous appelons le gouvernement syrien à relâcher immédiatement tous ses prisonniers de conscience, et à autoriser ses citoyens à jouir de leurs droits universels d'expression et d'association sans peur de représailles», avait ajouté le porte-parole du département d'État. L'association de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) avait indiqué que Tal al-Mallouhi avait été arrêtée le 27 décembre 2009 à la suite d'une convocation des services de sécurité.

Ceux-ci avaient saisi chez elle son ordinateur, des CD et des livres, selon HRW qui avait ajouté que son blogue contient de la poésie et des commentaires sociaux, mais n'a pas trait à la politique syrienne. Les réseaux sociaux sur internet et les blogues ont beaucoup contribué à lancer et alimenter les mouvements de révolte populaires qui ont provoqué la chute ces dernières semaines du président tunisien Zine El Abidine Ben Ali puis du président égyptien Hosni Moubarak.

En Syrie, des internautes ont cependant constaté que l'accès direct aux sites Facebook et YouTube, bloqué depuis 2007, était rétabli depuis la semaine dernière.