Cela fait plusieurs années que Pierre Côté cherche à savoir si les réseaux sociaux contribuent, ou non, à notre bonheur. Or, sa dernière enquête, dont les résultats doivent être rendus publics la semaine prochaine, détonne: fini la lune de miel, les abonnés Facebook ne sont plus les plus heureux. Ils sont désormais aussi heureux, voire un peu moins, que la moyenne des Québécois.

«Il y a trois ans, les gens présents sur Facebook avaient un niveau de bonheur égal ou supérieur à ceux qui ne l'étaient pas, explique le fondateur de l'Indice relatif de bonheur (IRB). Parce que ce sont des gens qui, contrairement à la croyance populaire, ont un profil beaucoup plus social que les autres, ils ont tendance à voir leurs amis et leurs parents plus souvent. Ce n'est pas vrai qu'ils se coupent du monde. Du coup, leur niveau de bonheur se chiffrait de deux à trois points au-dessus de la moyenne.»

Or, la dernière enquête de M. Côté, menée en janvier auprès de plus de 1000 répondants, montre un net revirement: «L'IRB de ceux qui ne sont pas abonnés est de deux points supérieur à celui de ceux qui sont abonnés à un réseau social», révèle-t-il.

Le chercheur croit que l'explication est ici démographique: par le passé, les abonnés de Facebook étaient un peu à l'avant-garde. «Des gens plus ouverts, tournés vers le présent, plus scolarisés, avec de meilleurs salaires, avance-t-il. Des caractéristiques qui augmentent le niveau de bonheur.» Aujourd'hui, le réseau social est devenu un «phénomène de masse». Du coup, «l'IRB des abonnés se colle à celui de la moyenne des Québécois». Selon lui, les deux points en deçà de la moyenne ne sont toutefois pas significatifs. «Mais on ne peut pas dire qu'ils sont plus heureux que les autres, ça, c'est clair.»