Après avoir déjà freiné le service «Google Street View», l'Allemagne a obtenu du site internet américain Facebook qu'il durcisse le respect des données privées sur son réseau social, a annoncé lundi le chargé des libertés informatiques de Hambourg.

Johannes Caspar, qui négocie ces questions de libertés informatiques pour tout le territoire allemand, indique dans un communiqué que Facebook a en particulier accepté de revoir les conditions d'utilisation de l'une des fonctionnalités de son site, la «recherche d'amis».

Cet outil permet aux membres du réseau social de rechercher des tierces personnes sur internet et d'enregistrer leurs adresses électroniques sur Facebook, voire d'importer tout leur carnet d'adresses, sans les en informer au préalable.

Selon M. Caspar, Facebook s'est engagé à informer les personnes tierces ainsi invitées à rejoindre le réseau social que leurs adresses électroniques lui ont été communiquées, et à leur donner la possibilité d'en interdire l'utilisation.

Si les internautes concernés choisissent cette dernière option afin de ne pas apparaître dans l'annuaire de Facebook, le site américain s'est engagé auprès de l'Allemagne à enregistrer les adresses mail «interdites» sous forme cryptées, pour éviter qu'elles ne réapparaissent plus tard.

«Nous espérons une mise en oeuvre rapide de notre accord et allons la suivre de près», a commenté M. Caspar.

Il explique avoir contacté Facebook après avoir reçu des lettres d'internautes allemands inquiets de recevoir des invitations à rejoindre le réseau social, accompagnées parfois de photographies d'autres personnes appartenant à leur cercle d'amis.

Facebook est le deuxième géant de l'internet à faire en peu de temps les frais de la très grande prudence des Allemands pour tout ce qui concerne le respect de la vie et des données privées.

L'Allemagne avait ainsi obtenu du moteur de recherche Google des concessions importantes avant la mise en ligne de son logiciel de cartographie en trois dimensions de rues, «Google Street View».

Un peu plus de 244 000 foyers allemands se sont opposés à la mise en ligne de leur maison ou immeuble.

L'Allemagne est le seul pays où les habitants ont eu la possibilité de demander le floutage de leur domicile avant le lancement du programme. Dans tous les autres, les habitants ont dû attendre la mise en ligne des photographies pour éventuellement demander leur retrait.