Les sites internet qui étaient bloqués en Tunisie, notamment Dailymotion et Youtube, étaient de nouveau accessibles jeudi soir, peu après la promesse du président Zine El Abidine Ben Ali de garantir «la liberté totale» de l'information et de l'accès à l'internet.

Des utilisateurs ont très vite célébré la disparition du censeur du ministère de l'Intérieur, qui se faisait appeler «Ammar 404».

«Ammar 404 est au chômage», «bye, bye Ammar 404», écrivaient les internautes sur Facebook. Ils ont joué un rôle de premier plan dans l'information sur le protestation sociale qui secoue la Tunisie depuis un mois, faisant au moins 66 morts, selon des défenseurs des droit de l'Homme.

Le président tunisien avait annoncé, dans un discours à la Nation jeudi en début de soirée, «la liberté totale» de l'information et de l'accès à internet alors que son pays était accusé d'être l'un des principaux prédateurs de ce média au même titre que la Birmanie ou l'Iran.

Sur Facebook, des internautes ont commencé à dérouler un livre qui était strictement interdit en Tunisie, «La régente de Carthage», écrit par les journalistes français Nicolas Beau et Catherine Graciet.

L'ouvrage dénonce le rôle supposé de Leïla Trabelsi, l'épouse du président Ben Ali, et sa famille pour contrôler des secteurs clefs de l'économie tunisienne.

Autre fait notable jeudi, la télévision publique Tunis 7 a invité pour la première fois, lors d'une émission politique, le chef de la Ligue tunisienne des droits de l'Homme (LTDH), Mokhtar Trifi, qui n'était pas reconnu par le pouvoir et un opposant, l'islamiste modéré, Salaheddine Jourchi, qui était vice-président de cette association avant qu'elle ne soit contesté par des membres proches au pouvoir.