Le quotidien français Libération a décidé de «participer au mouvement de soutien qui se met en place sur le Net en répliquant le contenu de WikiLeaks à la virgule près», a annoncé le journal vendredi soir sur internet, peu après l'ouverture du site «miroir» wikileaks.liberation.fr.

«C'est un problème de liberté d'expression», a déclaré à l'AFP Laurent Joffrin, vice-président de Libération, regrettant que Wikileaks soit «l'objet d'une vindicte générale totalement injuste».

«Même si on n'est pas d'accord avec eux, on souhaite qu'ils puissent s'exprimer», a-t-il ajouté.

«Ce qui est accessible en ligne aujourd'hui, c'est pour l'essentiel ce qui a été décidé avec les journaux qui ont relayé les révélations. Et donc, il n'y a pas de problème de sécurité nationale, ça a été trié», a souligné Laurent Joffrin.

«Autant l'État a le droit de protéger ses secrets, mais s'il y a des fuites les journaux sont fondés démocratiquement à les utiliser», a relevé le patron du quotidien qui ne fait pas partie des cinq journaux (New York Times, The Guardian, El Pais, Der Spiegel, Le Monde) associés par Wikileaks au tri de milliers de documents diplomatiques.

Dès mardi, Libération avait «pris tout à fait position en disant qu'attaquer le site de Wikileaks, c'est attaquer aussi la presse», a souligné François Sergent, directeur adjoint de la rédaction de Libération, interrogé par l'AFP.

Le quotidien norvégien Dagsavisen a lui aussi annoncé vendredi avoir décidé d'abriter sur son site un «miroir» de WikiLeaks au nom de la liberté d'informer, a-t-il rappelé.

WikiLeaks, cible de cyber-attaques, avait appelé dimanche à créer des sites miroir pour rendre impossible sa disparition d'internet, un appel suivi par depuis des centaines de sites de partisans à travers le monde.