La nouvelle attaque informatique dont WikiLeaks s'est dit victime mardi n'est pas nécessairement l'oeuvre d'un État, ont estimé des experts interrogés à Londres, qui ont cependant précisé qu'il était généralement impossible d'identifier le ou les auteurs de ce genre d'agression.

WikiLeaks a annoncé mardi sur son fil twitter être l'objet de la deuxième attaque informatique en 48 heures, alors que le site publie au compte-gouttes quelque 250 000 notes diplomatiques américaines qui ont commencé dimanche à être rendues publiques par différents médias.

Le site internet s'est dit victime d'une «nouvelle attaque DDOS (par déni de service, ndlr)» qui «dépasse désormais 10 gigabits par seconde». Dimanche déjà, alors que le contenu des télégrammes diplomatiques réunis par WikiLeaks était sur le point d'être rendu public, le site avait annoncé être visé par une attaque informatique du même type.

Dave Clemente, un expert en sécurité informatique à l'institut britannique Chatham House, a jugé «relativement modeste» une attaque DDOS de 10 gigabits, estimant qu'elle pouvait être faite depuis «une poignée d'ordinateurs relativement puissants».

«La liste des suspects possibles peut être aussi bien un seul pirate informatique qu'un État. Il y a de nombreux groupes qui ont intérêt à viser WikiLeaks», a-t-il ajouté à l'AFP, précisant qu'il était «quasi impossible» d'identifier les auteurs de l'attaque.

Un avis partagé par Tony Dyhouse, chargé de la sécurité informatique pour une société britannique spécialisée dans les réseaux informatiques, Digital Systems Knowledge Transfer Network.

«Attribuer l'attaque est très difficile. C'est normalement impossible de dire qui fait quoi», a-t-il déclaré à l'AFP.

Ces attaques «sont lancées par des gens mécontents (...). WikiLeaks a fâché le gouvernement américain, mais il est improbable que le gouvernement américain ait lancé une attaque DDOS contre WikiLeaks», a-t-il estimé.