Le gouvernement américain étudie un programme australien qui permettrait aux fournisseurs d'accès Internet d'alerter les consommateurs si leur ordinateur est l'objet d'une prise de contrôle par des pirates, et pourraient alors limiter l'accès en ligne de ces machines si le problème n'est pas corrigé.

Des responsables de l'administration Obama ont rencontré des chefs de file de l'industrie et des experts pour tenter de mettre sur pied des méthodes pour améliorer la sécurité en ligne, alors qu'ils tentent d'atteindre un point d'équilibre entre la sécurité sur Internet et les libertés civiles et le droit à la vie privée des Américains.

Certains experts du cyberespace et des responsables américains sont intéressés par des aspects du programme, qui doit entrer en vigueur en Australie en décembre. Cependant, toute tentative de régulation d'Internet ou de surveillance par le gouvernement américain ou l'industrie pourrait déclencher une vive opposition du public.

Les discussions surviennent alors que les ordinateurs privés, corporatifs et gouvernementaux à travers les États-Unis tombent de plus en plus sous le contrôle des pirates et autres cybercriminels.

Le coordonnateur de la Maison-Blanche en matière de cyberespace, Howard Schmidt, a déclaré à l'Associated Press que les États-Unis étaient à la recherche d'un certain nombre de méthodes pour aider le public et les petites entreprises à mieux se protéger en ligne.

Ces méthodes comprennent des dispositions dans le plan australien qui permettent aux internautes de recevoir des avertissements de la part de leur fournisseur si leur ordinateur tombe sous le contrôle de pirates pour s'intégrer à un réseau zombie, un réseau d'ordinateurs infectés qui peuvent se chiffrer en milliers. Ce réseau est habituellement contrôlé par des pirates via un petit nombre de machines dispersées. Les utilisateurs ne sont souvent pas au courant que leur ordinateur est relié à un tel réseau et qu'il est utilisé pour faire tomber des sites web ciblés, distribuer du code malveillant ou répandre du pourriel.

Si une entreprise désire offrir davantage de sécurité en ligne à ses consommateurs, le public américain ira dans ce sens, affirme M. Schmidt, qui a ajouté que la vie privée dépendait de la sécurité.

Aux États-Unis, a-t-il dit, l'Internet est vu comme un Far West technologique qui devrait demeurer sauvage et non-réglementé. Pour lui, des mesures devraient être prises pour assurer une navigation sécuritaire pour tous.

En Australie, les fournisseurs d'accès Internet seront en mesure de poser une série limitée d'actions pour réduire les dommages causés par les ordinateurs infectés, de l'émission d'avertissements à la restriction de l'envoi de courriels. Ils pourront également mettre temporairement en quarantaine des ordinateurs corrompus tout en offrant aux consommateurs des hyperliens pour aider à corriger le problème.