Le Premier ministre australien Julia Gillard a indiqué mardi qu'elle était favorable à un projet controversé de filtrage de l'internet contesté par plusieurs géants du secteur.

Ce système de filtrage interdisant l'accès à des sites montrant des scènes de viol, de pédophilie, de bestialité et de drogue sera administré par les fournisseurs d'accès.

Evoqué il y a plusieurs mois, puis suspendu, il a suscité les critiques de géants du net tels que Google, Yahoo! et Microsoft.

Pour soutenir un tel système de filtrage, Mme Gillard, première femme Premier ministre d'Australie, a mis en avant des «questions morales».

«Il est illégal, selon moi, d'aller au cinéma et de regarder certains contenus, c'est illégal et nous pensons que c'est condamnable», a déclaré le Premier ministre travailliste.

«Si nous acceptons ce point de vue, il me semble que la question morale ne change pas de nature en fonction du média qui véhicule ces images», a ajouté le Premier ministre.

Le projet de filtre sur l'internet, qui a également soulevé les inquiétudes du Département d'État américain, avait été suspendu en juillet, avant les élections législatives à l'issue desquelles Mme Gillard a été reconduite au pouvoir.

Des utilisateurs, les professionnels de la pornographie et d'autres groupements ont estimé que le projet de filtre était comparable à ceux en vigueur dans les régimes totalitaires.

Une étude sur la nature des contenus susceptibles d'être filtrés devrait prendre au moins 12 mois.