Les autorités thaïlandaises ont bloqué l'accès au site internet Wikileaks, spécialisé dans la publication de documents confidentiels, invoquant des raisons de sécurité, a annoncé mercredi le gouvernement.

La mesure a été décidée par une unité du gouvernement chargée de contrôler toute agitation politique depuis la grave crise qui a fait 91 morts et 1900 blessés au printemps, a expliqué une porte-parole du ministère de l'Information, de la communication et des technologies.

«L'accès à ce site internet a été temporairement suspendu en vertu du décret d'urgence de 2005», a-t-elle déclaré.

Les autorités ont déjà bloqué au cours des dernières années des dizaines de milliers de pages internet, accusées d'insulter la monarchie, un délit passible de 15 ans de prison en Thaïlande.

Une agence de lutte contre la cyber-criminalité a également été mise en place pour éliminer les pages critiques sur la famille royale.

L'État d'urgence a été décrété le 7 avril à Bangkok et dans de nombreuses provinces à la suite des manifestations antigouvernementales des «chemises rouges».

Cette mesure d'exception, encore en vigueur à Bangkok et dans certaines provinces alentour, interdit les rassemblements de plus de cinq personnes et accroît les pouvoirs de la police et de l'armée.

La crise du printemps (14 mars-19 mai) a mis au jour les profondes divisions entre élites de Bangkok gravitant autour du palais royal, et masses rurales du nord et du nord-est du pays qui s'estiment exclues du pouvoir politique et économique.

Wikileaks a suscité une tempête médiatique et la fureur des autorités militaires américaines après avoir rendu publics 77 000 documents militaires confidentiels sur la guerre en Afghanistan le mois dernier.