Une page Facebook créée en souvenir d'un meurtrier présumé traqué pendant une semaine par la police en Grande-Bretagne, a été fermée jeudi, probablement par ses créateurs, après une vague de protestations exigeant son retrait.

Facebook a affirmé qu'il n'était pas à l'origine de la fermeture de la page controversée.

«Facebook n'a pas retiré la page «Repose en paix Raoul Moat, tu es une légende» (...). Tout contenu présent sur Facebook peut être retiré par son créateur», a souligné le site de socialisation dans un communiqué.

Dans un autre communiqué publié plus tôt jeudi, Facebook affirmait que cette page n'enfreignait pas les règles du site. «Nous pensons qu'en permettant aux gens d'avoir des opinions différentes et de débattre d'un sujet on peut rassembler les points de vue pour une discussion saine», faisait-il valoir.

Quelques milliers de Britanniques avaient exprimé sur cette page leur sympathie pour Raoul Moat, qui a mis fin à ses jours près du village de Rothbury (nord-est de l'Angleterre) dans la nuit de vendredi à samedi dernier, à l'issue d'une longue chasse à l'homme.

L'homme qui venait de sortir de prison avait grièvement blessé par balles son ex-petite amie, tué son nouveau compagnon puis blessé grièvement un policier.

Le Britannique de 37 ans avait dit vouloir se venger de son ex-petite amie et de la police, croyant que sa fiancée avait eu une liaison avec un policier.

La page de soutien au meurtrier présumé comprenait avant sa fermeture plus de 38 000 membres et affichait de nombreux messages complaisants: «Tu es une véritable légende, à bas la police, la presse et le gouvernement» ou «Moat a préféré mourir comme un soldat, plutôt que vivre comme un lâche».

Certains internautes s'étaient toutefois inscrits sur le site pour condamner les actes de Raoul Moat.

Le député conservateur Chris Heaton-Harris avait appelé Facebook à fermer la page, sur la BBC radio Four.

Il a souligné que «certains messages encourageaient les gens à infliger des choses horribles à la police et aux femmes».

Le journal The Sun a dénoncé «les idiots de Facebook qui insultent la police et idolâtrent Moat», appelant au retrait de la page.

«Notre société est profondément malade si une minorité, aussi petite soit-elle, peut considérer ce meurtrier brutal comme un héros», écrit aussi le Daily Mail, un autre tabloïde.

Le Premier ministre David Cameron avait condamné mercredi la vague de sympathie à l'égard du meurtrier présumé. «Il est absolument clair que Raoul Moat était un meurtrier endurci, point final», avait-il dit devant la chambre des Communes.