La Chine a interdit à ses 2,3 millions de soldats de créer des sites web ou de tenir des blogs, renforçant encore les restrictions pesant sur Internet dans ce pays, a indiqué samedi l'agence de presse officielle Chine Nouvelle.

«Les soldats ne peuvent pas ouvrir de blogs sur Internet, qu'ils le fassent en tant que soldats ou non», a déclaré Wan Long, commissaire politique de l'Armée populaire de libération, cité par Chine Nouvelle.

«Internet est complexe, et nous devons nous prémunir contre les pièges en ligne», a-t-il ajouté, en soulignant ses inquiétudes concernant la «confidentialité» des affaires militaires, toujours selon l'agence.

Cette interdiction figure dans la nouvelle version des Règles administratives internes de l'Armée populaire de libération, la plus importante armée au monde. Elles sont entrées en application le 15 juin, d'après Chine Nouvelle.

La Chine a mis en place un vaste système de censure d'Internet, parfois appelé «le grand pare-feu», qui bloque l'accès à certains sites ou en censure le contenu jugé inacceptable par Pékin, qu'il s'agisse de pornographie ou de dissidence politique.

Ce mois-ci, la Chine avait invoqué la sécurité de l'État pour défendre son droit à la censure et avait demandé à ce que la manière dont elle gère ses 400 millions d'internautes -- la plus grande communauté Internet au monde -- soit respectée.

Dans le même temps, le gouvernement chinois avait assuré «garantir la liberté de parole des citoyens sur Internet ainsi que leur droit de savoir, de participer, d'être écouté et de superviser».

Un peu plus tôt cette année, la Chine et Google s'étaient brouillés au sujet des libertés sur Internet, ce qui avait poussé le géant américain du web à fermer son moteur de recherche chinois, alors que les liens entre Pékin et Washington étaient déjà mis à mal par la vente d'armes américaines à Taïwan et des désaccords commerciaux et monétaires.