Le moment où les consommateurs n'auront plus jamais besoin de posséder de la musique pour en écouter à volonté pourrait arriver plus tôt qu'on ne le croyait.

On pourra alors dire adieu aux piles de CD et au téléchargement de musique sur des ordinateurs ou des appareils mobiles. Toute la musique sera alors disponible en continu, en tout temps, pour le prix d'un abonnement.

Les services rendant possible un tel scénario n'obtiennent pas encore une grande popularité et peu d'entre eux sont disponibles au Canada. Mais une baisse de prix et les avancées technologiques ont commencé à faire accepter l'idée de la musique «en nuage» par le grand public dans certaines parties du monde.

La musique dite «en nuage» est gardée sur des serveurs et est écoutée en continu («streaming») par l'utilisateur sur son ordinateur ou un appareil mobile.

Le service suédois Spotify a déjà pris d'assaut certaines parties de l'Europe, et des Nord-Américains attendent avec impatience son lancement de leur côté de l'Atlantique.

Aux États-Unis, Rhapsody International et Thumbplay offrent maintenant la possibilité de choisir n'importe quel album ou morceau et de le faire jouer instantanément sur un appareil mobile connecté à Internet par réseau cellulaire. Ces services coûtent 10 $ US par mois.

Justin Darcy, un directeur des ventes de 32 ans établi à San Francisco, affirme qu'il consomme tellement de musique qu'il devrait débourser 10 000 $ par année s'il n'avait pas un abonnement à Rhapsody.

Compte tenu des avantages évidents liés à la possibilité d'écouter des millions de chansons comme si elles se trouvaient dans l'ordinateur, on peut se demander pourquoi de tels services ne sont pas plus populaires.

Pour les Canadiens, des problèmes de licences ont compliqué le lancement de services au pays, bien qu'il en existe quelques-uns offrant une sélection limitée.

Aux États-Unis, la faible popularité de ces services s'explique surtout par un faible effort de marketing et par le fait que les gens sont habitués à se procurer des CD ou à télécharger leur musique sur iTunes. Par ailleurs, des gens qui dépensent moins de 120 $ par année en musique ne verront pas le service d'abonnement comme étant une bonne affaire.

Les fournisseurs de musique espèrent attirer plus de consommateurs en rendant les services plus conviviaux, profitant de la plus grande robustesse des réseaux cellulaires pour diffuser la musique. Sans compter qu'en général, les consommateurs sont de plus en plus à l'aise avec l'utilisation de services basés sur des fichiers accessibles à distance, un concept baptisé «informatique en nuage».