Une charte des bonnes pratiques des acteurs du web devrait bientôt permettre de mieux protéger les données personnelles des internautes, a indiqué jeudi la secrétaire d'Etat au Numérique Nathalie Kosciusko-Morizet.

À l'issue de quatre réunions avec des professionnels du secteur, la ministre a défini des pistes d'engagement, soumises désormais à une consultation publique.

La charte sur ce «droit à l'oubli numérique» aura pour objectif de «faciliter l'exercice d'un droit de suppression des informations sur une personne, pouvant être publiées par des tiers et susceptibles d'être un jour préjudiciables», explique-t-elle dans un communiqué.

Il s'agira aussi d'«améliorer la transparence de l'exploitation des traces de navigation à des fins commerciales. (...) Souvent enregistrées à l'insu des internautes, ces informations permettent de dresser des profils très détaillés sur les comportements et les goûts de chacun», note-t-elle, citant l'exemple de la publicité ciblée.

La question de la protection des données personnelles sur internet fait régulièrement débat, aux États-Unis comme en Europe.

Dernier exemple en date, celui de l'Allemagne, où depuis une dizaine de jours les appels à quitter le réseau social Facebook, de la part d'associations de consommateurs et même d'une ministre, se font de plus en plus pressants, face à sa protection des données jugée trop laxiste.

Parmi les participants aux réunions lancées par Mme Kosciusko-Morizet figurent Google, Facebook, PagesJaunes, Microsoft mais aussi la Fédération française des télécoms (FFT) et la Commission nationale informatique et libertés (Cnil).

«La nature mondiale du réseau rend le problème plus complexe, les lois applicables n'étant pas partout identiques», reconnaît la ministre.

Il faut «mettre l'accent sur la pédagogie», donc «sensibiliser les internautes, en les informant sur les données collectées et sur l'exploitation qui en est éventuellement faite», indique-t-elle, évoquant l'idée de créer «une liste rouge des internautes souhaitant une limitation de la publicité».