La conjointe de l'homme que le FBI décrivait comme l'un des pirates de films les plus prolifiques en Amérique du Nord a rendu hommage mardi à «l'amour de sa vie» décédé deux jours plus tôt.

Le Montréalais Geremi Adam venait d'être libéré de prison après avoir purgé une peine pour piratage de films, une première au pays.Son amie de coeur, Cynthia Laporte, a souhaité sur sa page Facebook que «Geremi repose en paix». «Depuis deux jours, la triste réalité de la perte de mon conjoint m'assaille dès mon réveil», ajoute-t-elle.

Quelques jours plus tôt, elle avait écrit avec fébrilité sur cette même page que son amoureux allait rentrer à la maison le jour même.

La cause exacte du décès de M. Adam n'a pas été confirmée. Mme Laporte a indiqué au Journal de Montréal que Geremi Adam avait récemment commencé à prendre de la morphine.

Ce dernier avait été condamné à la mi-mars à deux mois et demi de prison. Considérant le temps qu'il avait déjà passé derrière les barreaux pour une autre affaire, il n'a passé qu'un peu plus d'une semaine supplémentaire en prison avant d'être libéré.

La condamnation de Geremi comprenait également 100 heures de travaux communautaires, une peine de deux ans avec sursis assortie d'un certain nombre de conditions, y compris une interdiction d'aller au cinéma et de transporter du matériel d'enregistrement à l'extérieur de son domicile ou de son travail. Il s'agissait d'une première, car jamais quelqu'un n'avait été condamné à une peine de prison au Canada pour un tel crime.

Malgré ces gestes illégaux, les amis d'Adam se sont souvenus de lui sous un autre jour.

Frédéric Allard, qui a joué au «paintball» avec lui, a écrit sur Facebook qu'il avait brièvement parlé avec lui sur le site de réseautage social la semaine dernière. Il a indiqué qu'il avait grandement apprécié que M. Adam l'aide a améliorer ses compétences informatiques.

«C'était un gars sans peur, toujours prêt à relever des défis», a souligné M. Allard. «Il était prêt à aider tout le monde et sa porte était toujours ouverte pour les amis. J'aimerais que tout ça ne soit qu'une mauvaise plaisanterie.»

Geremi Adam avait plaidé coupable à deux chefs d'accusation, en vertu de la Loi sur le droit d'auteur, pour la distribution de copies de films hollywoodiens sous le pseudonyme de maVen en 2006.

Il s'est à nouveau fait prendre en 2008 pendant qu'il enregistrait un long métrage dans une autre salle de cinéma, et a été inculpé une troisième fois, cette fois en vertu du Code criminel.

L'enquête policière a montré que les films ont été distribués via Internet.

Au cours de son audience de détermination de la peine, Adam avait souligné enregistrer les films pour la notoriété plutôt que pour le gain monétaire.

La peine maximale en vertu de la Loi sur le droit d'auteur était de six mois de prison et d'une amende 25 000 $.

Les conservateurs ont adopté des lois plus sévères sur le piratage de film en juin 2007, après que la plupart des infractions d'Adam aient été commises.