Scotland Yard recommande aux administrateurs de cafés internet, dans la capitale britannique, de fouiller périodiquement dans les documents téléchargés par leurs clients et de garder un oeil sur d'éventuelles activités suspectes.

La police londonienne a expliqué jeudi que cette campagne -lancée ces dernières semaines dans le cadre de la stratégie antiterroriste du gouvernement- avait pour but de rappeler aux propriétaires de cafés internet que les autorités sont prêtes à entendre leurs éventuelles inquiétudes concernant certains clients.

Dans le cadre de cette campagne, Scotland Yard distribue également des affiches, ainsi que des images portant son logo à faire apparaître sur les ordinateurs.

«Il ne s'agit pas de demander aux propriétaires d'espionner leurs clients, il s'agit de les sensibiliser», affirme un porte-parole de la police ayant requis l'anonymat. «Nous ne leur demandons pas de nous transmettre des données», ajoute-t-il, tout disant «encourager les gens à vérifier les disques durs».

S'il est relativement facile de suivre les mouvements d'un utilisateur d'internet, un cybercriminel peut effacer toutes ses traces en quelques clics assez simples, nuance Graham Cluley, de la compagnie Sophos, spécialisée dans la sécurité informatique et le contrôle des réseaux.

Bien que sur une base volontaire, cet appel de Scotland Yard mécontente les défensuers des libertés publiques. «Ce que ça va avoir comme conséquences, ça sera des tas de gens dénonçant des musulmans dans des cafés internet», juge Simon Davies, directeur de l'ONG basée en Grande-Bretagne Privacy International.