Le groupe de rock Pink Floyd a obtenu gain de cause jeudi contre sa maison de disque EMI, qu'il poursuivait devant un tribunal londonien sur les modalités de vente en ligne de ses albums et sur le calcul des droits d'auteur.

La Haute cour de Londres a estimé que le contrat signé en 1967 entre le groupe britannique et sa maison de disque interdisait à cette dernière de vendre des morceaux à l'unité, «pour préserver l'intégrité artistique des albums», comme l'affirmait le groupe.

L'avocat de Pink Floyd Robert Howe avait rappelé, lors d'une audience devant la Haute cour de Londres en début de semaine, que le groupe, réputé pour ses albums où certains morceaux s'enchaînent sans rupture, voulait «conserver le contrôle artistique» de sa production. Le contrat prévoyait donc que les albums devaient être vendus dans leur configuration originelle, avait-il expliqué.

L'avocate d'EMI avait pour sa part estimé que le contrat, signé avant l'explosion des ventes de musique en ligne, visait les albums «physiques» et non la distribution via internet.

Pink Floyd poursuivaient également EMI pour le montant des redevances qui leur sont reversées par la maison de disque, mais cette dernière a obtenu que le jugement de ce différend reste secret.

EMI a également été condamnée à payer les frais de justice du groupe, estimés à 60 000 livres (92 700 dollars), et elle s'est vu refuser l'autorisation de faire appel.

Pink Floyd est devenu célèbre avec son rock progressif et psychédélique dans les années 1960 et 1970, grâce à Dark Side of the Moon en 1973 -l'une des meilleures ventes de tous les temps-, et d'autres albums de légende tels Wish You Were Here, Animals et The Wall.