Employeurs, soyez avertis: en quelques clics de souris, vos salariés ont accès à la diffusion Internet en direct de leurs sports olympiques préférés à partir de leur poste de travail.

Des experts en technologie se demandent désormais si les compagnies sont suffisamment bien équipées pour faire face à la hausse du trafic en ligne générée par les hordes de partisans qui ne veulent rien manquer aux Jeux et ne peuvent s'empêcher d'y jeter un coup d'oeil au travail.

Les entreprises qui utilisent un seul lien pour les courriels et la navigation générale pourraient expérimenter de sérieux ralentissements, voire une panne, si elles ne sont pas bien préparées, croit l'informaticien Darryl Wilson de Dimension Data Canada à Mississauga, en Ontario.

«S'il y a une grosse partie de hockey ou quelque chose qui se passe (...), ce lien utilisé pour la communication vers le monde extérieur peut se saturer parce que tout le monde tente d'obtenir du contenu d'Internet», a expliqué M. Wilson.

«Ces compagnies peuvent se retrouver dans une situation où elles n'ont plus accès à leur courriel, elles sont incapables d'envoyer des messages à leurs clients ou d'avoir un service Internet opérationnel si elles ne mettent pas en place des contrôles pour limiter le trafic qui n'est pas lié au travail», a-t-il souligné.

Le Consortium médiatique canadien de diffusion olympique estime à 10 millions le nombre de visiteurs qui naviguent sur les sites CTVOlympics.ca et RDSolympiques.ca. Ensemble, ils offrent 2350 heures de diffusion des Jeux en direct, de même que des reprises, des points saillants, des photos et des résultats.

«Ce sera la première fois au Canada, en fait la première fois n'importe où, où chaque seconde des Jeux olympiques d'hiver sera disponible en direct», a noté Alon Marcovici, vice-président des Médias numériques pour le consortium.

Les sites web fournissent la diffusion en direct de CTV, TSN, Rogers Sportsnet, V et RDS. Ils offrent également des compétitions sans commentaires, afin de donner aux navigateurs l'illusion qu'ils sont présents en chair et en os à Vancouver.

Les sports moins populaires à la télévision, comme le biathlon, peuvent également être visionnés en entier sur Internet.

Plusieurs personnes interviewées dans les rues du centre-ville de Toronto ont avoué qu'elles avaient l'intention de regarder les Olympiques au travail.

Allan Groome, un travailleur de 60 ans employé d'un laboratoire pharmaceutique, a indiqué qu'il allait visionner durant ses heures de travail les compétitions qu'il ne veut absolument pas manquer.

«Je peux les regarder au travail, j'ai accès à Internet. Je vais sans doute les regarder aussi à la maison avec mon ordinateur portable», a-t-il noté.

Gilbert Hummell, un travailleur de la construction de 31 ans, a confié qu'il allait lui aussi regarder les Jeux, surtout chez lui, mais aussi parfois au travail.

«Je vais surtout regarder le hockey. Si je le regarde en ligne, c'est parce que je suis au travail ou que quelqu'un d'autre regarde la télévision à la maison», a-t-il expliqué.