L'un des artistes chinois les plus critiques envers le régime chinois, Ai Weiwei, a exprimé son soutien au géant de l'internet Google dans son différend avec Pékin, expliquant également que ses comptes Gmail avaient été attaqués par des pirates informatiques.

Dans un éditorial publié mercredi par le Wall Street Journal, l'artiste estime que le groupe américain a créé un précédent important pour les Chinois en défiant la censure gouvernementale au risque de sacrifier sa position sur le plus grand marché internet du monde.

Ai, avide utilisateur de l'internet et dont le blogue est régulièrement censuré, a indiqué que deux de ses comptes de la messagerie Gmail de Google avaient été la cible de pirates depuis octobre.

«Il est encourageant pour les Chinois de voir une des premières sociétés de l'internet reconnaître que la censure est une atteinte aux droits et valeurs fondamentaux de l'Homme», a-t-il dit.

«Se lever et s'exprimer ouvertement dans une société dans laquelle ces valeurs sont constamment attaquées demande du courage et mérite un soutien moral», ajoute-t-il.

«Les hommes politiques et les entreprises ne devraient pas marchander ces droits fondamentaux pour des profits, car un accord à court-terme conduira seulement à des pertes sur le long-terme».

«La question est de savoir comment un État qui se base sur la limitation des flux d'information et de la liberté d'expression peut rester puissant. Et s'il le peut, quel genre de montre il deviendra», écrit également Ai Weiwei.

Google a menacé le mois dernier de quitter le marché chinois, où il est présent avec le portail Google.cn, en raison de la censure et d'attaques informatiques massives, visant notamment les adresses courriels de dissidents.

Pékin a nié, à plusieurs reprises, toute implication dans ces dernières.

Fils du célèbre poète Ai Qing (1910-1996), victime d'une disgrâce politique à partir de la fin des années 50, Ai Weiwei utilise l'art et l'internet pour dénoncer les atteintes aux droits de l'Homme du régime communiste.

Après le tremblement de terre du Sichuan (sud-ouest) en 2008, il s'est lancé dans le mouvement «enquête citoyenne», qui tente de dresser la liste des enfants tués dans l'effondrement des écoles lors du tremblement de terre au Sichuan (sud-ouest).

Certains parents attribuent à la corruption des cadres locaux la mauvaise qualité des constructions.